À l'occasion de la 21e Journée mondiale contre le sida, de nombreux appels se sont succédé à travers le monde. En France, la première dame a invité la population à "continuer de se battre" contre la maladie.
REUTERS - Les appels se sont multipliés en France mardi, Journée mondiale de lutte contre le sida, pour ne pas relâcher la mobilisation, 30 ans après le début de l’épidémie.
Au total, 480 manifestations sont prévues dans tout le pays où, selon le ministère de la Santé, 144.000 personnes vivent aujourd’hui avec le virus qui a fait mourir 154 d’entre elles l’an dernier.
“Tout se passe comme si, en Europe, on regardait depuis quelque temps le sida comme le souvenir d’une époque révolue”, s’inquiète le maire de Paris, Bertrand Delanoë, dans un communiqué.
“Mais ce n’est pas du passé. C’est encore, hélas, le présent. On parlait du sida comme de ‘la peste du XXe siècle’. C’est aussi celle du XXIe”, ajoute l’édile, appelant les Français à quatre devoirs : information, solidarité pour les malades, justice et obstination.
Mardi soir, à l’instar de grands monuments dans le monde comme l’Empire State Building à New York, la Tour Eiffel sera éteinte pendant cinq minutes marquer la 21e Journée mondiale de lutte contre le sida, et un grand ruban rouge de dix mètres sera installé sur la mairie de Paris.
Même image à l’Elysée, où deux rubans rouges, symbole international de la mobilisation, ont été accrochés sur les colonnes du perron du palais présidentiel, pour la première fois depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, est depuis un an ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Dans une interview accordée à TV5 Monde, dont plusieurs journaux ont publié des extraits mardi avant sa diffusion, elle estime qu’il faut “continuer à se battre” contre le sida.
“On n’est pas encore sortis d’affaire”, souligne-t-elle, se fixant pour but qu’il n’y ait plus d’enfants naissant séropositifs dans le monde à l’horizon 2015.
A Paris, une marche de solidarité est organisée par Sidaction et Act-Up pour réclamer une meilleure contribution financière des pays riches dans la lutte contre le sida.
Selon les chiffres publiés mi-novembre par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) sur l’épidémie, on a recensé 1.550 nouveaux cas de sida diagnostiqués en France en 2008, un chiffre qui n’a pas baissé entre 2007 et 2008.
De plus, le nombre de séropositifs est en très légère hausse entre 2007 et 2008, passant de 6.400 à 6.500 personnes.
Les homosexuels restent la population la plus touchée :
2.500 d’entre eux ont découvert leur séropositivité en 2008, soit 37% du total.
Le ministère a annoncé le lancement, au premier semestre 2010, d’un nouveau plan national sur les infections sexuellement transmissibles afin de réduire l’infection et le risque d’infection.
Il s’agit, en priorité, de détecter les quelque 40.000 personnes atteintes par le VIH et qui ne le savent pas, a souligné le ministère.
Les diagnostics sont trop tardifs, ce qui “constitue une réelle perte de chance pour les individus, en raison du retard à la mise en route des traitements”, estime-t-il.