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Le Pentagone déclare non fautifs les responsables d’une frappe en Syrie en 2019

Après une enquête interne, le département américain de la Défense a annoncé, mardi, que les responsables d'une frappe aérienne ayant fait des victimes civiles en mars 2019 à Baghouz, en Syrie, n'avaient commis aucune faute. En conséquence, personne ne sera sanctionné.

Le Pentagone a annoncé mardi 17 mai que les responsables d'une frappe aérienne ayant fait des victimes civiles en 2019 en Syrie n'avaient commis aucune faute, n'ayant pas "délibérément" tué des civils, ni fait acte d'une "indifférence injustifiée".

L'enquête interne du Pentagone sur ce bombardement du 18 mars 2019 à Baghouz, en Syrie, avait été lancée en novembre après la publication d'un article du New York Times qui accusait l'armée américaine d'avoir cherché à dissimuler la présence de victimes non-combattantes. Le quotidien affirmait que 70 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées dans cette opération à Baghouz, dernier bastion du groupe État islamique (EI), et qu'un juriste militaire avait qualifié l'incident de "possible crime de guerre".

Mais l'enquête, dirigée par le général de l'armée de Terre Michael Garrett, a conclu que le commandant des forces américaines sur le terrain avait reçu ce jour-là une demande urgente de soutien aérien des Forces démocratiques syriennes (FDS), la coalition de combattants anti-EI soutenus par les Occidentaux dans le nord-est syrien.

Aucune sanction

Le commandant "a obtenu confirmation qu'il n'y avait pas de civils dans la zone de tir" et a autorisé la frappe, indique le général Garrett dans ses conclusions rendues publiques par le ministère américain de la Défense. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a précisé que la frappe avait fait 56 morts, dont 52 combattants parmi lesquels 51 adultes et un adolescent. Quatre civils - une femme et trois enfants - ont été tués. Par ailleurs, deux combattants ont été blessés, ainsi que 15 civils (11 femmes et quatre enfants), a-t-il précisé.

John Kirby a indiqué que personne ne serait sanctionné pour les victimes de Baghouz. L'enquête a établi que personne n'avait "agi en violation des lois de la guerre", a-t-il dit, et a, au contraire, conclu qu'il n'y avait eu "aucune intention malveillante". "Nous ne faisons pas tout parfaitement, mais nous essayons de nous améliorer", a assuré le porte-parole. "Nous essayons d'être aussi transparents que possible sur les leçons que nous tirons."

Des informations tenues secrètes pendant trois ans

Le rapport d'enquête attribue à des "erreurs administratives" les retards pris dans la mise au jour de ces faits, qui n'ont été révélés que trois ans après par la presse, donnant l'impression que l'armée cherchait à les dissimuler.

Mais dans une note à la plus haute hiérarchie de l'armée américaine, également publiée mardi, le ministre de la Défense Lloyd Austin s'est déclaré "déçu" d'apprendre que des informations aient été passées sous silence pendant des mois. Il a ordonné aux chefs des commandements militaires américains de s'assurer que toute opération liée à des victimes civiles fasse l'objet d'une enquête.

Avec AFP