
Après un confinement ultrastrict de cinquante jours à Shanghai, et alors que les autorités commencent à lever certaines mesures sanitaires, de plus en plus de jeunes remettent en cause la politique chinoise en matière de lutte contre le Covid-19 et cherchent à quitter le pays. Mais ces départs s'avèrent très compliqués. Reportage de Lou Kisiela et Antoine Morel.
Après avoir franchi, mardi 17 mai, le cap des trois jours consécutifs sans nouveau cas de Covid-19, Shanghai a commencé à lever certaines de ses mesures sanitaires. Avec cette fin progressive de certains interdits, vient aussi le temps des remises en question d’une petite partie de la jeunesse. Les cinquante jours de confinement ultrastrict ont en effet suscité chez certains une perte de confiance dans la stratégie 0 Covid de la Chine.
Un ras-le-bol qui s’exprime de plus en plus sur les réseaux sociaux, voire dans la rue. Dans l’université de Pékin, l’une des plus prestigieuses du pays, les étudiants manifestent contre l’installation de barrières censées isoler leurs dortoirs. Une désobéissance rare. Les quelques images de la rébellion sont vite censurées.
La seule solution pour ces jeunes : quitter la Chine. Depuis le confinement de Shanghai, les recherches sur l’émigration explosent sur Internet. Tout comme les files d’attente pour la gare de Shanghai. Jusqu’à huit heures de queue. Reportage Lou Kisiela et Antoine Morel.