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États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement

Quelque 400 cortèges sont organisés samedi à travers les États-Unis, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles, pour défendre le droit à l'avortement. La Cour suprême américaine semble prête à mettre fin à ce droit établi par un arrêt historique de 1973.

Des dizaines de milliers de manifestants descendent, samedi 14 mai, dans les rues des États-Unis pour défendre le droit à l'avortement, menacé par la Cour suprême qui semble prête à revenir en arrière, un demi-siècle après sa décision historique de protéger l'IVG.

Quelque 450 cortèges sont organisés à travers le pays, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles, selon les organisateurs de cette journée d'action.

Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique Roe v. Wade de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

Dans la capitale, le défilé de plusieurs milliers de personnes doit se terminer devant le bâtiment de la Cour suprême.

À New York, le cortège de quelque 3 000 personnes était mené par les sénateurs démocrates Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand, ainsi que par la procureure de la ville, Letitia James. Le maire, Eric Adams, était également dans la foule.

Ils étaient 5 000 à Houston, au Texas, selon les organisateurs et un millier à Louisville, dans le Kentucky, un État conservateur du Sud où seulement deux cliniques de l'organisation Planned Parenthood pratiquent des avortements. Plusieurs milliers de personnes manifestaient aussi à Los Angeles.

"Mon corps, mon choix"

La Cour suprême, désormais résolument ancrée dans le conservatisme, est dans la tourmente depuis début mai et la révélation par le site d'informations Politico d'un projet d'arrêt qui, s'il est adopté tel quel, accordera aux États américains le droit d'interdire ou d'autoriser les IVG.

Elle doit rendre sa décision d'ici fin juin sur une loi du Mississippi limitant les délais légaux pour avorter. Ces délais sont déjà restreints dans 23 États et une vingtaine d'États conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal, certains même en cas de viol ou d'inceste. Cela forcerait les femmes à faire plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.

Depuis les révélations de Politico, des manifestants crient chaque soir leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage.

D'autres protestent aux cris de "mon corps, mon choix" devant le domicile de juges conservateurs de la Cour dans les banlieues cossues de la capitale. Si l'arrêt est annulé, "cela va être horrible", a prédit à l'AFP Linda Coffee, qui représentait à l'époque Jane Roe, et qui aujourd'hui fustige une "minorité très bruyante" d'opposants à l'avortement.

Les élus démocrates au Congrès ont promis de protéger le droit à l'avortement dans les États où ils sont majoritaires.

La Chambre des représentants a voté à l'automne dernier une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays mais ce texte est bloqué au Sénat, où les démocrates ne disposent pas d'une majorité suffisante.

Avec AFP