
Un accord a été scellé mardi entre La France insoumise et le Parti communiste pour les législatives, mais LFI a reconnu mardi des "points de blocage" avec le Parti socialiste.

Un accord a été trouvé entre La France insoumise (LFI) et le parti communiste français (PCF) pour les législatives, mais LFI a reconnu mardi des "points de blocage" avec le parti socialiste (PS), qui a dit dans la matinée être "à quelques pas d'un accord historique" pour rejoindre écologistes et communistes dans l'alliance.
"Nous souhaitons fédérer sur la base d'un programme ambitieux toutes les forces qui le partagent, en respectant leur pluralité et leur autonomie", écrit le PCF dans un communiqué. Les deux formations se sont mis d'accord sur de nombreux points programmatiques, mais ne mentionnent pas la sortie du nucléaire, à laquelle les communistes sont opposés.
Plus tôt dans la journée, le président du groupe des députés communistes, André Chassaigne, a fait savoir que le PCF avait obtenu, à l'issue d'une négociation dure, cinquante circonscriptions dont les onze des sortants et cinq gagnables "en conquête" : Vierzon, Dax, Denain, Creil et Lens-Avion.
Plus compliqué avec le PS
Côté socialiste, les négociations sont plus difficiles. "Notre échange est cordial; [mais] il reste des points de blocage à la fois sur le fond […] essentiellement sur les circonscriptions", a déclaré le négociateur de LFI Manuel Bompard devant le siège de son parti où ont lieu les tractations, avant la pause déjeuner.
"Ils sont un peu trop gourmands" par rapport au 1,74 % des voix obtenues par la candidate PS Anne Hidalgo à la présidentielle, a renchéri le député LFI Éric Coquerel, rappelant que l'accord devait être "conclu aujourd'hui".
Un poids lourd de la Macronie, issu de la gauche, croit savoir que "le PS est en train de se faire imposer une liste de circonscriptions, entre cinquante et quatre-vingts", et il n'est "pas sûr qu'ils arrivent à faire un groupe à la fin" à l'Assemblée nationale – qui nécessite au moins 15 députés.
Un accord était initialement espéré pour lundi soir ou dans la nuit. "Nous sommes à quelques pas d'un accord historique, mais il reste certains réglages", a admis mardi matin Pierre Jouvet, le chef des négociateurs socialistes, sur Europe 1.
"Perdu leur boussole"
De son côté, Bernard Cazeneuve l'ancien Premier ministre socialiste a annoncé mardi sur les réseaux sociaux qu'il quitterait le PS en cas d'accord législatif avec LFI, estimant que ses dirigeants ont "perdu leur boussole" d'un "socialisme républicain".
La conclusion de l'accord avec EELV, dimanche soir, a plongé les gauches dans une certaine allégresse, elles qui sont plus habituées à être concurrentes et divisées. Les 22 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, associés à la faiblesse de toutes les autres forces, en-dessous de 5 %, ont forcé les réconciliations.
Avec AFP