Le nombre de décès liés à la grippe A(H1N1) a brutalement grimpé en France. Alors que, jusqu'à présent, 8 à 10 personnes seulement mourraient à cause du virus chaque semaine, la maladie vient de tuer 22 malades en sept jours.
AFP - L'épidémie de grippe pandémique H1N1 s'est brutalement accélérée, avec 22 morts recensées en une semaine, mais la possibilité de passer à une seule injection dans la plupart des cas, devrait bientôt contribuer à faciliter la vaccination.
"L'augmentation de l'incidence de la grippe s'accompagne hélas sans surprise de celle des formes graves et des décès," a dit la ministre de la santé Roselyne Bachelot lors d'une conférence de presse.
"L'Institut national de veille sanitaire (InVS) a recensé 22 nouveaux décès en une semaine", portant le nombre total de décès à 68 en métropole depuis le début de l'épidémie, a-t-elle précisé.
Jusque là, selon le Dr Françoise Weber directrice générale de l'InVS, le rythme était de 8 à 10 nouveaux morts par semaine.
"On l'a déjà dit, mais cette fois de façon encore plus brutale, l'épidémie de grippe H1N1 s'accélère", a déclaré la ministre.
"C'est ainsi que 730.000 consultations pour grippe étaient recensées la semaine dernière, soit 72% de plus que la semaine précédente", a-t-elle poursuivi.
Mme Bachelot s'est réjouie devant la presse de l'affluence observée depuis quelques jours dans les centres de vaccination, convenant que des "réglages" étaient nécessaires pour éviter les files d'attente.
Elle en a d'ailleurs "appelé à la mobilisation de tous les professionnels de santé" pour améliorer la prise en charge de cette vaccination collective.
Les horaires des centres vont être élargis, notamment le mercredi et le samedi, les équipes étoffées, et "l'ordre des priorités doit être respecté", a rappelé la ministre. "On ne se présente dans un centre de vaccination qu'avec un bon", a-t-elle ajouté.
"Plus de 750.000 personnes sont vaccinées à ce jour", y compris le personnel hospitalier, a-t-elle précisé.
Le passage à une seule injection, officialisé jeudi devrait faciliter le mouvement. "Sur la base des recommandations de l'Agence européenne du médicament, la vaccination sera effectuée à raison d'une injection unique, à l'exception de certaines tranches d'âge", a dit Mme Bachelot.
"Les jeunes de moins de 9 ans, en particulier, recevront toujours deux injections car la protection immunitaire est plus difficile à obtenir pour eux", a précisé Mme Bachelot.
"Nous sommes au début d'une poussée pandémique confirmée" et l'"urgence" reste donc de "réaliser la première injection qui offre la meilleure injection dont nous disposons contre le virus", a-t-elle affirmé.
"On dispose actuellement de 8 à 10 millions de doses de vaccins pandémique, essentiellement du Pandemrix (GSK avec adjuvant) dont 1,4 million de doses de Panenza (Sanofi-pasteur sans adjuvant) destiné notamment aux femmes enceintes à partir du second trimestre et aux nourrissons de 6 à 23 mois", a déclaré par ailleurs le professeur Didier Houssin. Et de "très peu de Baxter, 12.000 doses", a-t-il ajouté.
La ministre s'est inquiétée de la faible adhésion des infirmières et aides-soignantes à la vaccination, notant qu'elles risquent de contaminer des patients fragiles.
Le "port du masque obligatoire" pour les soignants non vaccinés a été discuté mais pas retenu, a-t-elle admis en réponse à une question.
Après les collégiens et les lycéens, ce sera bientôt le tour des plus jeunes (de 24 mois à 10 ans) à partir du début de la semaine prochaine.
En fonction des livraisons, le vaccin sans adjuvant Panenza pourra être utilisé chez les enfants de 2 à 9 ans, ce qui, selon les experts, limite le risque de légère douleur à l'emplacement de la piqûre, a affirmé Mme Bachelot.