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Alors que la campagne présidentielle prend officiellement fin vendredi à minuit, la tension monte d'un cran pour les 12 candidats à l'Élysée, qui continuent de se mobiliser sur le terrain. Ils devront tous répondre à deux défis de taille : l'abstention et les électeurs encore indécis.

Les candidats à la présidentielle se démultiplient sur tous les terrains jeudi 7 avril, avant-dernier jour de campagne à trois jours d'un scrutin qui voit l'écart se resserrer entre les deux favoris, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Pour les 12 prétendants à l'Élysée, deux grands défis s'imposent avant la fin officielle de la campagne vendredi à minuit : mobiliser leurs partisans alors que l'abstention pourrait approcher ou dépasser le record de 2002 (28,4 %) et aller chercher les nombreux indécis, qui représentent un tiers des personnes sûres d'aller voter.

Le scrutin de dimanche intervient dans un contexte international très tendu, avec la guerre en Ukraine et ses répercussions, qui ont des effets très concrets sur la vie quotidienne des Français, avec une flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. L'élection se tient aussi sur fond de pandémie du Covid-19.

Tardivement entré en campagne et après avoir été très mobilisé par la situation en Ukraine, le candidat-président, toujours donné favori avec environ 27 % des intentions de vote au premier tour, et donné victorieux au second tour par les sondages, était dans la matinée face aux lecteurs du quotidien Aujourd'hui en France - Le Parisien.

Mercredi soir, il a promis d'indexer les retraites sur l'inflation "dès cet été" tout en réaffirmant qu'il faudrait faire la réforme des retraites "à l'automne".

"Notre objectif est d'abord de conforter notre avance, éviter qu'elle (Marine Le Pen) soit devant au premier tour", a confié à l'AFP un membre de la majorité présidentielle.

"Choses sérieuses"

"C'est pas parce que Marine Le Pen s'est drapée dans une cape de banalité depuis quelques mois qu'elle a changé en profondeur, elle reste la représentante d'une extrême droite en France, mais surtout, elle est quelqu'un qui prétend être présidente de la République en proposant tout et n'importe quoi", a encore asséné Christophe Castaner, chef de file des députés LREM, sur Sud Radio.

Dans son programme, le président sortant promet une baisse des impôts et le retour du plein emploi. Mais la campagne de l'entre-deux-tours pour un possible duel Macron-Le Pen, remake de 2017 avec un score donné beaucoup plus serré, "va être très violente. Je n'exclus pas des boules puantes", a-t-il ajouté.

De son côté, la candidate d'extrême droite, qui a beaucoup œuvré pour lisser son image même si son projet reste aussi "radical" sur le plan migratoire et institutionnel, tient son dernier meeting dans le plus grand fief du RN, à Perpignan.

Son ancien compagnon et vice-président du parti, Louis Aliot est le seul maire RN à diriger une ville de plus de 100 000 habitants en ayant fait échouer un "front républicain" organisé par le maire LR sortant.

Dynamique insoumise

En pleine dynamique dans les sondages ces derniers jours, autour de 21/22 %, Marine Le Pen veut mobiliser un électorat largement populaire, face à la menace de l'abstention qui pourrait être particulièrement importante dans les classes modestes.

Bien décidé à s'inviter au second tour, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, en hausse autour de 16 % des intentions de vote, met également les bouchées doubles.

LFI multiplie les réunions publiques, au moins une dans chaque département.

Un cran en-dessous, l'écologiste Yannick Jadot sera en déplacement à Nantes, où il tiendra en soirée son dernier meeting.

La candidate LR Valérie Pécresse et son rival d'extrême droite Éric Zemmour (Reconquête !), tous deux autour de 8/9 % après être partis de bien plus haut, se livrent une bataille acharnée en vue d'une recomposition dans leur camp. La première tiendra une réunion publique le soir à Lyon, le second un meeting à Paris.

"Vous m'avez vu trébucher dans cette campagne, parce que c'était ma première campagne, parce que j'ai commis des erreurs, mais vous m'avez vu aussi me relever", a fait valoir jeudi matin Valérie Pécresse sur CNews.

Autour ou sous la barre fatidique des 5 %, qui détermine le remboursement des frais de campagne, le communiste Fabien Roussel sera en meeting à Lille, la socialiste Anne Hidalgo à Rouen et, pour l'extrême gauche, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse.

Anne Hidalgo appellera "de toute façon à faire barrage à l'extrême droite" au second tour, a-t-elle indiqué jeudi sur France 2, tandi qu'au Parti socialiste, on pense de plus en plus à l'après-présidentielle.

"Le PS d'Épinay arrive à la fin de son histoire", a reconnu un cadre de la campagne, laissant augurer des changements profonds à gauche après le couperet de dimanche.

Avec AFP

Présidentielle : les candidats se démultiplient à l'avant-dernier jour de campagne