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La Corée du Nord a effectué, mardi, un test d'un missile hypersonique capable de parcourir 1 000 km de distance, a rapporté, mercredi, l'agence officielle de presse KCNA. L'Union européenne et les États-Unis ont condamné cette manœuvre, la troisième en quatre mois.

La Corée du Nord a confirmé, mercredi 12 janvier, le test d'un  missile hypersonique réalisé la veille, selon l'agence officielle de presse nord-coréenne KCNA. C'est le deuxième réalisé en moins d'une semaine par Pyongyang, après que le numéro un nord-coréen a appelé dans ses vœux du Nouvel An à un renforcement des capacités militaires du pays. 

Le missile transportant une "ogive planante hypersonique" a touché une "cible en mer à 1 000 km de distance", a déclaré KCNA, ajoutant que le véhicule hypersonique a "effectué un vol plané à partir d'une zone de 600 km avant d'effectuer un vol en vrille sur 240 km."

La défense sud-coréenne a estimé que ce tir avait atteint une vitesse hypersonique et attestait clairement de "progrès" par rapport à celui de la semaine dernière. Un constat partagé par KCNA, qui estime que cet essai a encore "davantage confirmé" "l'excellente maniabilité de l'unité de combat hypersonique". 

Les missiles hypersoniques volent à Mach 5, voire plus, et peuvent changer de cours en vol, ce qui les rend plus difficiles à détecter et à intercepter.

Kim Jong-un présent

Il s'agit du troisième essai nord-coréen d'un missile hypersonique à vol plané, après celui de septembre 2021 et celui de la semaine dernière, alors que le pays cherche à ajouter cette arme sophistiquée à son arsenal.

Des photos mises en ligne sur le site Internet de Rodong Sinmun, le journal officiel du Parti des travailleurs, au pouvoir, montrent le tir du missile, à l'aube, sous le regard du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un entouré d'hommes en uniforme militaire.

"La présence de Kim Jong-un à l'essai suggère que le missile hypersonique a atteint un niveau d'achèvement satisfaisant", a déclaré Lim Eul-chul, professeur d'études nord-coréennes à l'université Kyungnam de Séoul.

Depuis l'arrivée au pouvoir du dirigeant il y a dix ans, la Corée du Nord a fait progresser rapidement sa technologie militaire. Les missiles hypersoniques font partie des "premières priorités" du plan quinquennal de la Corée du Nord, avaient annoncé les médias d'État l'an dernier.

Un tir condamné par Bruxelles et Washington

L'Union européenne avait condamné, dès mardi, ce dernier test de missile, appelant Pyongyang à répondre de manière "constructive" à l'ouverture diplomatique des États-Unis : l'essai intervient alors que Pyongyang a refusé de répondre aux appels américains à des pourparlers.

Une porte-parole de la diplomatie européenne a dénoncé dans un communiqué "la menace à la paix et la sécurité internationales" représentée par le développement continu par Pyongyang de "systèmes d'armement illégaux".

Ces essais vont "à l'encontre des efforts internationaux destinés à une reprise du dialogue et à mettre en place des actions" pour aider la population nord-coréenne, a ajouté Nabila Massrali.

Le département d'État américain a également condamné le tir de mardi, ajoutant qu'il "viole de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies".

Les États-Unis ont en outre imposé des sanctions financières à cinq Nord-Coréens "responsables d'avoir fourni" à leur pays des biens pour ses "programmes d'armes de destruction massive et de missiles balistiques".

Il s'agit pour Washington de s'en prendre au "recours persistant par la Corée du Nord à des représentants à l'étranger pour se procurer illégalement des biens en vue de la fabrication d'armes", a expliqué un haut responsable américain.

La Corée du Nord fait l'objet de sanctions internationales pour ses programmes d'armement interdits. La pression sur son économie en grande difficulté a été renforcée par la stricte fermeture des frontières ordonnée pour lutter contre la pandémie provoquée par le coronavirus.

Avec AFP et Reuters