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Covid-19 : le gouvernement va renforcer les mesures barrières face à la 5e vague

Le gouvernement a décidé de renforcer les mesures barrière et le pass sanitaire et d'accélérer la campagne vaccinale pour éviter la submersion des hôpitaux face à une cinquième vague d'épidémie de COVID-19

Dose de rappel de vaccin, port du masque... L'exécutif s'est penché, mercredi 24 novembre, en Conseil de défense sur un renforcement de la riposte sanitaire face à la flambée de l'épidémie du Covid-19 qui revient rythmer la fin du quinquennat Macron.

 "Le constat est sans appel: notre situation épidémique se dégrade très nettement. Il y a quelques jours, je parlais d'un début de vague fulgurante et cela se confirme avec un taux de reproduction du virus, qui est estimé aujourd'hui à 1,6 et qui devrait très probablement continuer à augmenter dans les prochains jours et les prochaines semaines", a ainsi averti Gabriel Attal à l'issue de cette réunion.

Pour ne pas en revenir à des mesures de jauge, à des fermetures, voire à de nouvelles mesures de confinement, le conseil de défense sanitaire a fixé des orientations claires, a dit Gabriel Attal : "renforcement des mesures barrière dont le port du masque en intérieur et à l'extérieur et l'aération des locaux, renforcement du pass sanitaire pour mettre plus de contraintes sur les non-vaccinés et accélération de la campagne vaccinale".

Ces orientations seront présentées mercredi aux groupes parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat et jeudi aux représentants des élus locaux. A l'issue de cette concertation, le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, tiendra une conférence de presse jeudi à la mi-journée pour présenter les nouvelles mesures, a précisé Gabriel Attal.

Des indicateurs à la hausse

À l'isolement après son test positif lundi, le Premier ministre Jean Castex a participé à distance à cette nouvelle réunion entièrement dédiée au sanitaire, suivie d'un Conseil des ministres. Symbole d'une épidémie qui dicte à nouveau l'agenda du gouvernement, à un mois de Noël.

Même si les chiffres du mardi sont toujours élevés puisqu'ils intègrent des personnes qui n'avaient pas pu être testées le dimanche, 30 454 cas positifs ont été recensés en 24 heures.

Autre indicateur de la reprise épidémique : les classes fermées. Selon le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, il y en a actuellement 6 000, contre 4 000 vendredi dernier.

Logiquement, le gouvernement devrait entériner la préconisation émise vendredi par la Haute autorité de santé (HAS) d'injecter la dose de rappel (le plus souvent une troisième dose) dès 40 ans, six mois après la vaccination complète.

Pas de consensus scientifique

"Il y a très peu de quadragénaires qui sont déjà à six mois de la deuxième dose, ça arrivera progressivement au mois de décembre. Donc, ça nous donne la possibilité de nous organiser si la décision était entérinée", a commenté Olivier Véran.

Deux autres organismes consultatifs, le Conseil scientifique et le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, sont allés plus loin en envisageant un rappel pour tous les adultes.

Pour l'instant, le rappel ne concerne que les plus de 65 ans, les personnes à risques de formes graves et les soignants. Pour les 50-64 ans, le rappel sera disponible à partir du 1er décembre.

Le rappel systématique pour tous les adultes ne fait cependant pas consensus chez les scientifiques. Certains font valoir que deux doses restent très efficaces contre les formes graves et que l'urgence est de vacciner ceux qui n'ont eu aucune dose (6 millions de personnes).

L'un des autres enjeux du Conseil de défense était de savoir à partir de quand le rappel sera nécessaire pour prolonger le passe sanitaire selon les âges. Pour les plus de 65 ans, ce mécanisme doit en principe démarrer le 15 décembre. Mais le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a assuré lundi avoir "poussé" pour avancer cette date au "milieu de la semaine prochaine".

Crise sociale aux Antilles

Le Conseil de défense pourrait par ailleurs décider de rendre à nouveau le masque obligatoire dans certains lieux, dont les salles de spectacle. En revanche, un couvre-feu ou même un reconfinement ne sont pas à l'étude, selon une source gouvernementale.

"Mais compte tenu de ce qui se passe chez nos voisins proches, on ne peut pas l'écarter", prévient dans Le Parisien le professeur Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, qui se dit "très étonné par la brutalité de cette vague".

La situation explosive aux Antilles, où une mobilisation contre la vaccination obligatoire pour les soignants a viré à la crise sociale, devrait également figurer au menu mercredi.

Pour sortir de l'impasse, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, a indiqué que le gouvernement "s'est engagé à trouver d'autres types de vaccins" pour les personnes qui refusent ceux à ARN messager.

Plusieurs candidats à la présidentielle, de Michel Barnier (LR) à Jean-Luc Mélenchon (LFI) en passant par Marine Le Pen (RN), ont réclamé pour leur part le rétablissement des tests gratuits, rejoignant l'avis de nombreux scientifiques.

À cinq mois de la présidentielle, l'épidémie du Covid, qui avait parfois complètement disparu du débat politique, fait aussi un retour en force dans la campagne et promet de devenir l'un des grands enjeux pour 2022.

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Avec AFP et Reuters