Les deux partis composant la coalition au pouvoir au Kosovo clament leur victoire aux élections municipales de dimanche, premier scrutin à se dérouler dans le pays depuis son indépendance proclamée en février 2008.

Le taux de participation au scrutin s'est élevé à 45 %, selon la commission électorale. "Il s'agit d'une participation relativement faible pour un pays qui vient d'accéder à l'indépendance. L’événement aurait dû soulever un certain enthousiasme, ce qui n’a pas été le cas", analyse Xavier Pacreau, professeur de droit international à l’université Paris-II et spécialiste du Kosovo.

"Les électeurs ont voté dans le calme"

Malgré l’appel au boycottage lancé par Belgrade et par l’Église orthodoxe, des membres de la minorité serbe restée au Kosovo se sont rendus aux urnes, notamment dans le sud du pays. "Ce phénomène marque une fissure au sein de la communauté serbe, poursuit Xavier Pacreau. Sa participation au scrutin a, certes, été modérée, mais elle signifie que certains de ses membres souhaitent prendre leur destin en main. Dans le nord, ces derniers sont beaucoup plus tournés vers Belgrade."

Après dépouillement d’une partie des bulletins de vote, le Premier ministre Hashim Thaci a affirmé que le Parti démocratique du Kosovo (PDK), sa formation, a remporté 20 des 36 municipalités du pays.

"La victoire du PDK est une preuve de bonne gouvernance dans la République du Kosovo", s’est-il félicité devant des centaines de partisans. 

Le président kosovar Fatmir Sejdiu a revendiqué, pour sa part, une large victoire de son parti, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), à Pristina, la capitale. La LDK aurait également remporté le scrutin dans plusieurs autres localités importantes.

Un million et demi d’électeurs étaient appelés aux urnes pour la première élection organisée depuis la proclamation de l’indépendance de cette ex-province serbe, en février 2008.

La commission électorale devrait annoncer les résultats définitifs de l'élection dans la journée.