logo

Le Liban victime d'une coupure de courant depuis plusieurs jours

Le Liban est plongé dans le noir depuis plusieurs jours. La pénurie de carburant en cours dans le pays a entraîné l'arrêt des deux principaux sites de production d'électricité. 

Depuis plusieurs jours, le Liban est victime d'une gigantesque coupure d'électricité. En cause, des pénuries de carburant qui ont entraîné la fermeture des deux principaux sites de production.

"Après que la centrale de Deir Ammar a été contrainte d'arrêter sa production d'électricité vendredi 8 octobre, au matin, en raison de l'épuisement de ses réserves de gazole, la centrale de Zahrani s'est également arrêtée samedi pour la même raison", a indiqué la compagnie nationale Electricité du Liban (EDL) dans un communiqué. 

Cela a conduit à un "effondrement total du réseau sans aucune possibilité de le restaurer pour le moment", ajoute le communiqué, alors que les autres centrales du pays fonctionnent a minima. 

Il s'agit de la deuxième panne totale signalée par EDL depuis le début du mois. Pour la première, le réseau avait été rétabli quelques jours plus tard.

"On attend actuellement des navires de fioul, mais ces derniers ne devraient pas être déchargés avant lundi", explique la correspondante de France 24 sur place, Zeina Antonios.

Le Liban victime d'une coupure de courant depuis plusieurs jours

La crainte d'un "black-out total"

 Englué dans une crise inédite, qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires dans l'histoire du monde depuis 1850, le pays connait depuis des mois des rationnements draconiens de courant, culminant à plus de 22h par jour, et peine à importer du carburant, sur fond d'une dégringolade historique de la monnaie nationale et d'un assèchement des devises étrangères.

Ces coupures paralysent la vie de la population et plusieurs secteurs vitaux, tandis que les gérants de générateurs privés, qui prennent généralement le relais, rationnent aussi commerces, hôpitaux et foyers, à mesure que le carburant se raréfie.

"Depuis un mois, l'EDL met en garde contre un risque de black-out total, en alertant sur cette pénurie de fioul et des infrastructures défaillantes", poursuit Zeina Antonios.

"Concrètement, dans certaines régions, certains n'ont plus du tout accès à cette électricité publique. Il faut avoir recours à des générateurs privés, mais ça ne permet pas non plus d'avoir de l'électricité 24h/24h."

Formé en septembre après 13 mois de querelles politiciennes, le nouveau gouvernement s'est engagé à amorcer des réformes dans le secteur de l'électricité et à rétablir progressivement le courant public.

Le Liban négocie avec l'Égypte et la Jordanie l'acheminement de gaz et d'électricité via la Syrie, tandis que le mouvement chiite Hezbollah a annoncé ces dernières semaines plusieurs livraisons de fuel iranien pour pallier les graves pénuries de courant et de carburant. 

Un accord a également été conclu entre les autorités et l'Irak pour la distribution de pétrole irakien au Liban en contrepartie de services médicaux. 

Avec Reuters et AFP