Lors de leur rencontre vendredi à la Maison Blanche, le président américain Joe Biden et son homologue afghan Ashraf Ghani doivent aborder la question de la sécurité en Afghanistan après le retrait des troupes américaines.
Le président américain Joe Biden reçoit, vendredi 25 juin, son homologue afghan Ashraf Ghani pour évoquer l’avenir de l’Afghanistan au moment où le retrait en cours des troupes américaines ouvre une période d’immense incertitude.
Objectif affiché de la Maison Blanche : travailler étroitement avec le gouvernement de Kaboul pour s’assurer que l’Afghanistan "ne redevienne jamais un refuge pour des groupes terroristes qui représentent une menace pour le territoire américain".
Les deux dirigeants doivent se retrouver dans l’après-midi dans le bureau Ovale. Fait notable : aucune conférence de presse n’est prévue à l’issue de la rencontre.
Doutes sur les objectifs des Taliban
Joe Biden avait décidé en avril de retirer les 2 500 militaires américains encore présents en Afghanistan. Il avait fixé comme date-butoir le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats ayant conduit Washington à renverser le régime des Taliban qui abritaient les jihadistes d’Al-Qaïda.
Washington martèle sa volonté de continuer à "soutenir le peuple afghan". Jeudi, la Maison Blanche a annoncé l’envoi de trois millions de doses de vaccin Johnson & Johnson pour aider le pays à faire face à la pandémie de Covid-19.
Mais nombre d’élus et d’experts redoutent que les insurgés ne reprennent le contrôle du pays et imposent un régime fondamentaliste proche de celui qu’ils avaient mis en place entre 1996 et 2001.
Si Ashraf Ghani espère toujours convaincre les Taliban d’accepter un rôle dans un gouvernement intérimaire d’union nationale, les insurgés, encouragés par leurs succès militaires, semblent peu enclins à négocier.
Quel avenir pour les Afghans ayant aidé les Américains ?
Le retrait américain a été jusqu’ici mené tambour battant, alimentant les spéculations sur son achèvement dès juillet, bien avant la date-butoir du 11 septembre.
Le sort des quelque 18 000 Afghans ayant travaillé auprès des forces américaines, qui redoutent des représailles si les Taliban reviennent au pouvoir à Kaboul, fait l’objet d’une attention particulière à Washington. "Nous n’abandonnerons pas ceux qui nous ont aidés", a assuré jeudi Joe Biden.
Ces Afghans espèrent décrocher un visa d’immigration vers les États-Unis, mais les procédures sont lourdes et longues. La Maison Blanche a indiqué qu’elle envisageait d’évacuer certains d’entre eux avant le retrait complet des troupes afin qu’ils soient en sécurité pendant la période d’examen de leur demande de visa.
Mais nombre de détails restent à régler : ni le nombre de personnes concernées ni leur destination n’ont à ce stade été précisés. L’île de Guam, dans le Pacifique, fait partie des hypothèses évoquées ces dernières semaines par des élus et des organisations de défense des droits humains.
Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, négociateur en chef du gouvernement dans les pourparlers avec les Taliban, sont arrivés jeudi à Washington et ont rencontré des membres du Congrès.
Après cette rencontre, le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a critiqué la décision de Joe Biden, espérant que le retrait des troupes américaines soit retardé. "Les Taliban, enhardis par notre retraite, vont revenir sur des années de progrès, en particulier pour les droits des femmes afghanes", a-t-il déploré, redoutant les conséquences "tragiques" de la possible chute de Kaboul peu après le départ des derniers soldats américains.
Avec AFP