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Que cherche l'AIEA dans les centrifugeuses iraniennes ?

Depuis la découverte d'une seconde usine d'enrichissement d'uranium en Iran, les centrifugeuses sont au cœur du dossier nucléaire iranien. Décryptage d'un outil qui suscite bien des inquiétudes en Occident...

À la fin du mois de septembre, l'Iran a révélé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l'existence d'une deuxième usine d'enrichissement d'uranium sur son territoire, à proximité de la ville sainte de Qom, au sud-ouest de Téhéran. Depuis, la question de la sophistication des centrifugeuses qui s’y trouvent occupe le devant de la scène internationale. Des inspecteurs de l’AIEA ont notamment été chargés de déterminer leur vitesse de fonctionnement.

Les centrifugeuses d'enrichissement d'uranium, dites "centrifugeuses nucléaires", servent à faire tourner à très haute vitesse de l'uranium sous forme gazeuse, afin d'en isoler l'isotope U-235, indispensable à la création d’une réaction nucléaire. L’enrichissement de l’uranium est une étape nécessaire tant pour produire de l’électricité que pour fabriquer une arme atomique… La vraie question est donc celle du degré d’enrichissement du minerai.

De 5 % à 90 %

Pour fournir de l'électricité, un niveau d'enrichissement de 5 % de l’uranium est nécessaire. Pour fabriquer une bombe atomique, ce niveau doit atteindre 90 %.

Pour obtenir la quantité d’uranium enrichi nécessaire à l’élaboration d’armes nucléaires, il faut donc des centrifugeuses de dernière génération, à très haute vitesse. L'Iran affirme ne pas en posséder, mais plusieurs gouvernements occidentaux pensent le contraire.

Le nombre de ces machines est également déterminant. Ainsi, pour enrichir la quantité d’uranium nécessaire à la mise au point d’une bombe atomique, des milliers de centrifugeuses sont nécessaires. Selon Téhéran, le site de Qom pourra en accueillir 3 000.

L'Iran possède en outre une autre usine d’enrichissement, près de Natanz. Plus de 8 000 centrifugeuses y seraient installées, selon l’AIEA ; 4 600 seraient en activité.