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Printemps arabes : dix ans après, les reporters de France 24 se souviennent

Il y a dix ans, une vague de manifestations, connue sous le nom de "Printemps arabes", a secoué le Maghreb et le Moyen-Orient. Un événement historique couvert par les journalistes de France 24 en Tunisie, Égypte, Libye ou encore Syrie, en dépit des obstacles, souvent nombreux. Témoins de la ferveur qui a porté les manifestants, comme des combats qui leur ont parfois coûté la vie, ils reviennent sur ces révoltes populaires dans une vidéo spéciale.

"Le pays était complètement fermé, sous cloche. Donc on a décidé d'y aller, de prendre le risque et d'entrer illégalement dans le pays", se souvient Karim Hakiki, alors envoyé spécial de France 24 en Syrie. Au début de l'année 2011, le mouvement de contestation parti de Tunisie se propage en Syrie, comme dans plusieurs pays arabes. Les manifestations y sont durement réprimées par le régime du président Bachar al-Assad. Afin de rendre compte de la situation, une équipe se rend donc dans le pays sans accréditation, refusée à plusieurs reprises. 

"On montrait que c'était un épicier, un médecin, qui avaient tout laissé tomber pour aller manifester d'abord, parce que cela partait de manifestations pacifiques qui réclamaient plus de démocratie, et qui ensuite ont décidé de prendre les armes, parfois sans savoir les manipuler", explique Karim Hakiki dans cette vidéo. Matthieu Mabin, envoyé spécial en Libye au printemps 2011, a lui aussi constaté le manque d'équipement des révolutionnaires, parfois chaussés de simples sandales. Ce dernier a été témoin des combats, notamment à Misrata, dans l'ouest du pays. 

"Une ferveur absolument incroyable"

"Nous avons découvert ce que le monde soupçonnait à l'époque, c'est-à-dire une véritable boucherie, un véritable bain de sang perpétré par cette artillerie de l'armée régulière du colonel Kadhafi", se remémore-t-il. Ces révoltes populaires se sont confrontées à une répression sévère, sanglante parfois, mais ont aussi connu des instants d'apothéose. "Ce qui a été le moment-clé pour moi, c'était place Tahrir, au moment où l'on a annoncé la chute d'Hosni Moubarak, et là, ça a été une explosion de joie, une sorte d'incompréhension, des acclamations dans tous les sens, une ferveur absolument incroyable", se rappelle Virginie Herz, envoyée spéciale au Caire, en Égypte, en février 2011. Dix ans plus tard, les souvenirs restent poignants.

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