Douze personnes au moins ont été tuées depuis vendredi soir par les forces de sécurité en Birmanie, ont rapporté samedi des témoins et des médias locaux. Les opposants s'étaient rassemblés pour commémorer le décès d'un étudiant en 1988 – décès qui avait déclenché une révolte contre la junte de l'époque.
La répression se poursuit en Birmanie. Au moins douze personnes ont été tuées depuis vendredi soir par les forces de sécurité dans le pays, selon des témoins et des médias locaux cités par l'agence Reuters, samedi 13 mars. Ces nouvelles violences ont eu lieu tandis que des opposants à l'armée s'étaient rassemblés pour commémorer la mort d'un étudiant en 1988, un décès qui avait alors déclenché une révolte contre la junte de l'époque.
Cinq manifestants sont morts et plusieurs autres ont été blessés lorsque la police a ouvert le feu contre un sit-in à Mandalay, la deuxième ville du pays, ont déclaré deux témoins à Reuters. Une personne a été tuée à Pyay, dans le centre du pays, et deux autres à Rangoun, la capitale économique, selon des médias.
"Ils agissent comme s'ils étaient dans une zone de guerre, avec des gens non armés", a déclaré Myat Thu, un manifestant à Mandalay, ajoutant que les morts comprenaient un enfant de 13 ans.
"Les forces de sécurité ont d'abord empêché l'ambulance d'arriver jusqu'aux personnes blessées et ne l'ont autorisée à le faire que plus tard", a déclaré à Reuters un manifestant de 23 ans, qui a requis l'anonymat de crainte de représailles. "Le temps qu'elles l'autorisent, l'un des blessés était dans un état critique et il est décédé par la suite."
Des appels avaient auparavant circulé sur les réseaux sociaux appelant la population à descendre dans la rue pour protester contre la junte et pour commémorer l'anniversaire de la mort en 1988 de Phone Maw, tué par balles par les forces de sécurité.
Sa mort et celle d'un autre étudiant quelques semaines plus tard avaient déclenché un vaste mouvement de contestation du gouvernement de l'époque, dont Aung San Suu Kyi avait été l'une des figures. On estime à 3 000 le nombre de personnes tuées dans la répression de ce mouvement par l'armée, qui dirigeait le pays depuis 1962.
Londres appelle ses ressortissants à partir
Les dirigeants des États-Unis, de l'Inde, de l'Australie et du Japon se sont engagés à travailler ensemble à la restauration de la démocratie en Birmanie.
Plus de 70 personnes ont été tuées et environ 2 000 arrêtées dans le cadre de la répression conduite par les forces de sécurité envers les mouvements de protestation contre le putsch survenu le 1er février.
Vendredi, les autorités britanniques ont prié leurs ressortissants de quitter la Birmanie, déclarant que "les tensions politiques et les troubles se propagent depuis la prise du pouvoir par les militaires et la violence augmente".
Avec Reuters