
A Beyrouth, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a exprimé l'inquiétude de Paris quant au retard pris dans la formation d'un gouvernement d'unité nationale, faute d'accord entre les différentes forces politiques du Liban.
AFP - Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a exprimé vendredi son inquiétude concernant la situation au Liban, toujours en attente d'un gouvernement, laissant entendre que davantage de retard pourrait avoir des répercussions négatives sur la sécurité du pays.
"Cinq mois (...) après des élections qui furent des élections parfaites, reconnues par tout le monde, il n'y a pas de gouvernement au Liban. Vous ne pouvez pas rester ainsi", a affirmé le ministre en visite à Beyrouth.
"Vous favorisez les tendances les plus dangereuses de la région. (...) Soyez (...) conscients de l'enjeu, l'enjeu c'est votre sécurité, l'unité du Liban, la liberté du Liban, vous devez vous ressaisir", a-t-il martelé à l'issue d'une rencontre avec son homologue libanais Fawzi Salloukh.
"Nous sommes inquiets", a-t-il ajouté, tout en exprimant son espoir que "dans les jours qui viennent cette formation gouvernementale verra le jour".
La majorité parlementaire au Liban, soutenue par Ryad et Washington, et la minorité, menée par le Hezbollah et appuyée par Damas et Téhéran, ne parviennent pas à former un gouvernement d'union nationale, en raison de différends sur la répartition des portefeuilles.
M. Kouchner a par ailleurs décrit une situation "pas très bonne" dans la région.
"Le processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens est au point mort, les efforts américains n'ont pas été suffisants pour l'heure", a constaté le ministre.
"Nous espérons qu'au mois de novembre le dialogue reprendra entre les Palestiniens et les Israéliens pour qu'enfin un Etat palestinien voie le jour", a-t-il ajouté.
"Dans cet équilire fragile, le Liban a besoin d'un gouvernement avec les représentations nécessaires et acceptées de toutes les parties, de toutes les communautés", a indiqué le ministre, en référence à la répartition confessionnelle des portefeuilles.
"Nous sommes prêts à aider dans tous les sens et nous le ferons", a-t-il indiqué, sans élaborer.