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Rappeur incarcéré : cinquième nuit consécutive de heurts entre police et manifestants à Barcelone

De nouvelles manifestations violentes ont eu lieu, samedi 20 février, à Barcelone, où la mobilisation est la plus forte, et dans d'autres villes du pays, après l'incarcération de Pablo Hasel, un rappeur catalan condamné pour insultes à la monarchie et aux forces de l'ordre.

De nouveaux affrontements ont opposé samedi soir à Barcelone la police et des milliers de manifestants protestant contre l'incarcération du rappeur catalan Pablo Hasel, révolutionnaire et marxiste assumé.

Cette série de manifestations a commencé mardi, après l'arrestation et l'emprisonnement du chanteur, 32 ans, condamné à neuf mois de prison pour des tweets dans lesquels il insultait la monarchie et la police, ainsi que pour apologie du terrorisme.

La police s'était déployée en masse samedi soir dans les rues de Barcelone, ainsi qu'à Madrid, pour tenter de prévenir des violences. Les heurts ont débuté quand plusieurs milliers de manifestants se sont mis à marcher vers le QG de la police.

Les protestataires ont lancé des bouteilles, des canettes et des pétards en direction des policiers qui ripostaient par des charges, sur fond de barricades en flammes, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Certains émeutiers ont brisé des vitrines le long de l'avenue Passeig de Gràcia, une des grandes avenues marchandes de Barcelone, pillant des boutiques de vêtements de luxe. Ils s'en sont aussi pris au bâtiment de la Bourse de Barcelone et ont incendié plusieurs motos.

La police régionale a indiqué que neuf personnes avaient été arrêtées dans les manifestations en Catalogne, dont six à Barcelone. Et selon les services de secours régionaux, six personnes ont été blessées, dont deux à Barcelone.

À Madrid, 400 personnes environ se sont rassemblés dans le centre ville, sous forte protection policière, pour scander des slogans tels que "libérez Pablo Hasel" et taper des mains en cadence.

Des rassemblements de quelques centaines de personnes ont eu lieu également en début de soirée à Malaga, Cordoue et Séville (sud), selon les médias locaux.

Au total, près d'une centaine de personnes ont été arrêtées depuis mardi et de nombreuses autres blessées, dont des policiers et une jeune fille qui a perdu un œil à Barcelone, probablement après un tir de balle en caoutchouc de la police.

La plupart des manifestations ont commencé à Barcelone, ville dont est originaire le rappeur, et se sont étendues à d'autres villes dans l'ensemble de l'Espagne, dont Madrid, Valence et Grenade (sud).

Les violences ont également suscité une querelle politique, exacerbée par les divisions au sein de la coalition gouvernementale, qui regroupe les socialistes du Premier ministre, Pedro Sanchez, et le parti de gauche radical Podemos. Pedro Sanchez a condamné les violences tandis que les dirigeants de Podemos ont apporté leur soutien aux manifestants.

Avec AFP