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Couvre-feu à 18 h généralisé en France : une mesure qui va "dans le bon sens"

Le couvre-feu avancé à 18 h sur toute la France, annoncé le 14 janvier par Jean Castex, suscite des interrogations sur son efficacité. Toutes les mesures qui entraînent "une diminution des contacts sociaux" vont "dans le bon sens" pour lutter contre la propagation du Covid-19, assure le professeur Patrick Berche sur France 24. 

Un couvre-feu à 18 h est-il efficace pour face faire à la propagation du virus en France ? Au lendemain de l'intervention télévisée de Jean Castex, qui a annoncé jeudi 14 janvier un couvre-feu sur l'ensemble du territoire national dès samedi pour 15 jours au moins, d'aucuns s'interrogent sur la pertinence d'une telle mesure. 

Interrogé sur France 24, le professeur Patrick Berche, microbiologiste et membre de l'Académie de médecine, juge la mesure utile. "On a pu constater que dans les départements d'Outre-Mer et ceux qui ont déjà été confinés que ces dispositions portent de bons résultats. Un couvre-feu à partir de 20 h évite un certain nombre de rassemblements, et à partir de 18 h, cela a été moins prouvé, mais on va également vers une diminution des contacts sociaux. Ces mesures vont dans le bon sens. L'alternative à ces mesures étant le confinement complet."

Une bonne nouvelle au tableau, il semble que les chiffres ne montrent "pas une augmentation des cas après les fêtes, ce qui prouve que les Français se sont particulièrement bien comportés pendant les fêtes".

Des sérieuses inquiétudes  

Malgré cela, ces mesures s'avèrent nécessaires, selon le scientifique, car les épidémiologistes ne cachent pas leurs inquiétudes face à la situation. "D'abord parce que nous sommes dans la saison froide et que le virus respiratoire se propage beaucoup plus vite. Ensuite, parce que les virus mutants qui arrivent font peur car ils sont beaucoup plus contagieux." 

Pour exemple, le professeur rappelle que le virus mutant apparu en septembre en Grande-Bretagne a gagné 60 à 70 % de la population en quelques mois seulement. La situation est encore pire en Afrique du sud, où un autre virus mutant, extrêmement contagieux lui aussi, a touché presque 90 % de la population. "Avec un troisième virus mutant qui sévit au Brésil et au Japon, ces mutations justifient la fermeture des frontières. Une application extrêmement stricte, momentanément bien sûr, doit être observée pour admettre des gens venant de ces pays à très haut risque."

Outre le couvre-feu, le Premier ministre français a annoncé d'autres restrictions : la suspension des activités physiques scolaires et extrascolaires en intérieur, un renforcement du contrôle aux frontières et "la priorité des priorités pour sortir de cette crise, c'est le recours à la vaccination".  

Avec AFP