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Le président-élu Joe Biden a annoncé, lundi, ses premiers choix pour son futur gouvernement, confirmant ainsi Antony Blinken au poste crucial de secrétaire d'État, qui sera chargé à partir du 20 janvier de mener la diplomatie américaine, et d'autres anciens de l'administration de Barack Obama.

Un pas de plus vers la transition. Aux États-Unis, le président-élu Joe Biden a annoncé, lundi 23 novembre, de nombreux noms composant sa future équipe gouvernementale. Antony Blinken, notamment confirmé au poste de secrétaire d’État, ou encore John Kerry. Le démocrate Joe Biden a dit avoir "besoin d’une équipe prête au premier jour", alors que le président sortant Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite.

L'ancien secrétaire d'État de Barack Obama, John Kerry, sera l'émissaire spécial du président américain sur le climat, signe de l'importance qu'accorde Joe Biden à ce dossier. Le démocrate nommera en outre pour la première fois un Hispanique, Alejandro Mayorkas, à la Sécurité intérieure.

Le proche collaborateur de Joe Biden, Jake Sullivan, a été nommé en tant que conseiller à la Sécurité nationale et Avril Haines au poste de directrice du renseignement national, a annoncé l'équipe chargée de la transition. De plus, Linda Thomas-Greenfield deviendra ambassadrice à l'ONU.

Under the Biden-Harris administration, American national security and foreign policy will be led by experienced professionals ready to restore principled leadership on the world stage and dignified leadership at home. Read more: https://t.co/ojrTxrzafV

— Biden-Harris Presidential Transition (@Transition46) November 23, 2020

Signes de stabilité et contraste avec Donald Trump

Se posant en gage de stabilité, le président élu démocrate avait fait campagne en promettant de mettre fin au "chaos" de l'ère Trump. Et ses premiers choix, sélectionnés dans le cercle de ses conseillers et collaborateurs de confiance, reflètent sa volonté de marquer le contraste avec le président républicain sortant.

Bien que Donald Trump refuse toujours de reconnaître sa défaite et d'œuvrer au transfert du pouvoir, une rupture inédite avec la tradition politique américaine, Joe Biden, 78 ans, a révélé, lundi, les prochains meneurs de sa politique étrangère.

"J'ai besoin d'une équipe prête au premier jour", a écrit le démocrate dans un communiqué. "Ces individus sont aussi expérimentés et éprouvés aux crises, qu'ils sont novateurs et imaginatifs", a-t-il poursuivi.

De plus, Linda Thomas-Greenfield deviendra ambassadrice à l'ONU. Diplomate afro-américaine chevronnée de 68 ans, elle a déjà occupé le poste de secrétaire d'État adjointe pour l'Afrique.

Désormais au poste-clé de secrétaire d'État, Antony Blinken était le numéro deux du département d'État sous le président Barack Obama et l'un des principaux conseillers en diplomatie de Joe Biden.

Fervent partisan du multilatéralisme, l’homme de 58 ans devrait s'attaquer en priorité au dossier du nucléaire iranien et au retour des États-Unis dans l'accord de Paris sur le climat. S'il est confirmé par le Sénat, il succédera à Mike Pompeo, chef de la diplomatie de Donald Trump.

Alejandro Mayorkas, né il y a 60 ans à La Havane, sera le premier Hispanique à diriger le ministère de la Sécurité intérieure, qui supervise notamment les questions d'immigration. Ce fils de réfugiés anticastristes, ancien procureur fédéral, connaît bien cette administration, dont il fut ministre adjoint de 2013 à 2016.

Joe Biden et sa vice-présidente élue Kamala Harris feront un discours pour annoncer formellement ces nominations, mardi, à Wilmington, le fief du président élu, dans le Delaware.

Aucun accès aux informations classées

Joe Biden, qui a promis un "gouvernement qui représente l'Amérique", diversifié et féminisé, poursuit ainsi l'installation de son équipe de transition, malgré les multiples recours en justice des avocats de Donald Trump.

Aucun doute ne pèse sur le fait que le démocrate deviendra le 46e président des États-Unis le 20 janvier 2021.

Mais ce déni implique notamment que le président élu n'a toujours pas, plus de deux semaines après l'annonce de sa victoire, accès aux informations classées sur les questions ultra-sensibles concernant la sécurité des États-Unis, comme c'est l'usage. Il n'a pas non plus pu commencer à coordonner avec l'équipe Trump la gestion de la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 256 000 morts aux États-Unis.

Donald Trump digne d’une "république bananière", selon des républicains

Joe Biden a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour le milliardaire républicain. Mais la présidence américaine se joue au travers d'un système de grands électeurs attribués dans chaque État.

Procédure d'ordinaire quasi-routinière, la certification des résultats dans les États-clés prend cette fois, sous les accusations, infondées, de fraude massives lancées par Donald Trump, une envergure nationale.

Lundi, c'était au tour de la Pennsylvanie et du Michigan, que Joe Biden a remportés respectivement par 81 000 et 155 000 voix d'avance, de le faire.

Donald Trump a toutefois appelé le parti républicain à "se battre" mais un nombre croissant de grands noms du parti l'appellent à concéder sa défaite, certains voyant même dans le comportement des avocats du président "une honte nationale", digne d'"une république bananière".

Avec AFP & Reuters