L'affaire des seringues suspectes découvertes en marge du Tour de France 2009 fait déjà de l'ombre à la prochaine édition de la Grande Boucle, dont le parcours vient tout juste d'être dévoilé.
Le Tour prendra des airs flamands en 2010. La prochaine Grande Boucle partira, le 3 juillet prochain, de Rotterdam, aux Pays-Bas, et traversera le plat pays avant d’emprunter les pavés du célèbre Paris-Roubaix.
Aucun contre-la-montre par équipes n'est prévu. En revanche, comme en 2009, trois arrivées au sommet (Avoriaz, Ax-3 Domaines, Tourmalet) figurent au programme.
Le Tour reviendra ainsi sur les hauteurs de Morzine-Avoriaz, avant sa première journée de repos dans la station de Haute-Savoie. Si les Alpes comportent encore l'ascension de la Madeleine, juste avant de rejoindre Saint-Jean-de-Maurienne, le menu pyrénéen, prévu durant la troisième semaine de course, est autrement plus corsé que celui présenté en 2009.
Après deux journées comportant les grands cols récemment adoptés par les organisateurs du Tour (port de Pailhères dans l'étape ariégeoise d'Ax-3 Domaines, port de Balès sur la route menant à Luchon), la course revient, 100 ans plus tard, sur les traces des pionniers qui avaient escaladé pour la première fois les quatre grands cols de Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque.
Le parcours 2010 a été dévoilé à Paris en présence des trois premiers coureurs de la précédente édition, l'Espagnol Alberto Contador, le Luxembourgeois Andy Schleck et l'Américain Lance Armstrong, qui en a profité pour rendre visite au président francais, Nicolas Sarkozy, grand amateur de la petite reine.
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© {{ scope.credits }}Astana comme Festina ?
L’annonce du parcours intervient au lendemain de révélations quelque peu embarrassantes pour les organisateurs de la Grande Boucle. Mardi, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a annoncé qu’une enquête préliminaire avait été ouverte en juillet dernier par le parquet de Paris après la découverte, durant le Tour de France 2009, "de seringues et de perfusions" suspectes dans les déchets de plusieurs équipes.
Auparavant, l'AFLD s'en était prise ouvertement à l'Union cycliste internationale (UCI), dont elle était partenaire pour les contrôles sur la Grande Boucle 2009, en lui reprochant d'avoir accordé "un traitement privilégié" à l'équipe Astana. La fédération internationale avait rejeté ces "accusations totalement infondées".
Pour Pierre Ballester, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages sur le monde du cyclisme, la concomitance des deux annonces ne laisse pas d'interroger. "Le timing est troublant, indique-t-il à FRANCE 24. Je ne suis pas surpris de savoir qu’il y aurait eu des cas de dopage mais je suis troublé que l’enquête mette en cause, la veille de la présentation de l'édition 2010, le Tour de France, Astana et Lance Armstrong alors que ceux-ci sont protégés par l’UCI…"
Contacté par FRANCE 24, Marc Madiot, directeur technique de l'équipe de la Française des Jeux, n'a pas désiré s'exprimer sur l'affaire des seringues. Le peloton redoute qu’une deuxième affaire ne jette encore un fois l’opprobre sur le Tour. En 1998, l’affaire Festina avait révélé au grand jour la pratique du dopage à grande échelle dans le monde du cyclisme. Un second scandale serait désastreux pour un Tour de France toujours soucieux de s’affranchir de cette image de "tous dopés".