Des milliers de partisans de Donald Trump ont manifesté samedi à Washington, proclamant la victoire du président sortant, malgré l'absence de preuves accréditant la thèse de fraudes lors de l'élection présidentielle américaine remportée par le démocrate Joe Biden.
Donald Trump a perdu la présidentielle, mais des milliers de ses partisans ont manifesté, samedi 14 novembre à Washington, à l'appel notamment de groupuscules d'extrême droite. Les protestataires dénoncent ce qu'il estiment être un "vol" électoral en dépit de l'absence d'éléments concrets accréditant cette thèse.
En quittant la Maison Blanche pour se rendre au golf, le président américain, qui n'a toujours pas reconnu sa défaite face à Joe Biden une semaine après l'annonce des résultats, a pu apercevoir, depuis sa limousine blindée, plusieurs centaines de ses sympathisants rassemblés dans le centre de la ville.
Le convoi présidentiel est passé devant Freedom Plaza, où au moins 10 000 manifestants enthousiastes étaient rassemblés, aux cris de "Quatre ans de plus ! Quatre ans de plus !", ou encore "USA ! USA !".
Nombre d'entre eux agitaient des drapeaux "Trump 2020", et certains brandissaient des panneaux sur lesquels on pouvait lire "Meilleur président de l'histoire" ou encore "Halte au vol". Une scène inhabituelle au cœur de la capitale fédérale américaine, qui a voté le 3 novembre à plus de 90 % pour Joe Biden, dont Donald Trump et ses plus fidèles soutiens refusent toujours de reconnaître la victoire, annoncée il y a une semaine.
"Des centaines de milliers de personnes montrent leur soutien à (Washington) DC. Ils n'accepteront pas une élection truquée et corrompue ", a-t-il tweeté dans l'après-midi en exagérant à l'évidence l'ampleur de la foule.
Hundreds of thousands of people showing their support in D.C. They will not stand for a Rigged and Corrupt Election! https://t.co/tr35WKTKM8
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 14, 2020Sa porte-parole Kayleigh McEnany est même allée encore plus loin en évoquant au mépris des faits "plus d'un million de personnes".
Climat de meeting de campagne… avec des arrestations
Dans une ambiance de meeting de campagne, avec musique et vendeurs de rue, la plupart des manifestants ne portaient pas de masque et disaient encore croire à la possibilité d'un second mandat du républicain.
Divers rassemblements étaient annoncés, soutenus par plusieurs personnalités d'extrême droite, dont Enrique Tarrio, leader des "Proud Boys", un groupuscule nationaliste.
Quelques rassemblements anti-Trump étaient annoncés, faisant craindre un climat tendu dans la capitale fédérale américaine.
En fin d'après-midi, la police de Washington a annoncé avoir procédé à 10 arrestations, dont quatre pour infraction à la loi sur les armes à feu et une pour violence sur un policier, sans donner d'autres détails.
Les résultats de tous les États ont désormais été annoncés par les grandes chaînes de télévision américaines. Joe Biden a remporté 306 grands électeurs, contre 232 au président sortant, soit le score inversé de la victoire du milliardaire républicain – qui avait alors parlé d'un "raz-de-marée" – face à Hillary Clinton en 2016.
Donald Trump continue d'entretenir la confusion
Un recomptage des votes doit avoir lieu en Géorgie, où l'écart est très faible entre les deux candidats, mais son issue ne changera rien au résultat final : Joe Biden dispose, quoi qu'il arrive dans cet État, des 270 grands électeurs nécessaires pour accéder à la Maison Blanche.
L'ancien vice-président de Barack Obama, qui fêtera la semaine prochaine ses 78 ans, est sorti samedi matin faire une promenade à vélo à proximité de sa maison de vacances de Rehoboth Beach, dans le Delaware.
Donald Trump, lui, continue à entretenir la confusion sur ses intentions.
Il a semblé vendredi à deux doigts de reconnaître la victoire de son rival, avant de se reprendre in extremis. "Je pense que le temps nous dira quelle administration nous aurons, mais quoi qu'il se passe à l'avenir, qui sait, je peux vous dire que cette administration n'imposera pas de confinement", a-t-il déclaré.
Plusieurs agences fédérales ont frontalement contredit le président.
"L'élection du 3 novembre a été la plus sûre de l'histoire des États-Unis", ont affirmé dans un communiqué commun plusieurs autorités électorales locales et nationales, dont l'agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), qui dépend du ministère de la Sécurité intérieure. "Il n'existe aucune preuve d'un système de vote ayant effacé, perdu ou changé des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit".
Avec AFP