L'économie guinéenne sortait à peine de trois ans d'épidémie d'Ebola entre 2013 et 2016 avant de retomber dans une autre pandémie. Celle du Covid-19 est moins dévastatrice certes d'un point de vue sanitaire, mais très violente d'un point de vue économique, alors que l'état d'urgence court depuis le 26 mars. Le risque de voir des violences entacher le scrutin de dimanche inquiète les économistes.
La Guinée reste l'un des pays les plus pauvres du monde. Plus d'un habitant sur deux y vit sous le seuil de pauvreté. Après trois ans de croissance importante, l'économie du pays connaît un coup d'arrêt, comme ailleurs en Afrique et dans le monde, en raison de la pandémie de Covid-19. Dès la fin mars, le gouvernement a mis en place un protocole sanitaire très strict, allégé il y a quelques semaines, mais toujours en place. L'économie, elle souffre.
Mais ce qui inquiète les économistes avant tout, ce sont les violences qui pourraient entacher le scrutin de dimanche et les jours qui le suivront. L'année dernière, trois mois de manifestations pour protester contre la candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat avait déjà coûté cher en terme de croissance.
Pourtant, les défis économiques à venir sont nombreux... Entre modernisation des infrastructures, en particulier des routes et des transports, et diversification des sources de revenus, et l'amélioration des rentrées fiscales, le prochain président aura du travail.