
Au lendemain de la mort de Ruth Bader Ginsburg, le président américain Donald Trump a affirmé qu'il nommerait dès la semaine prochaine une femme à la Cour suprême, à quelques semaines de la présidentielle américaine.
Aller vite, quitte à cliver encore un peu plus. Donald Trump a affirmé, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 septembre, qu'il proposerait rapidement un nom, celui d'une femme, pour remplacer la juge à la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg, icône de la gauche américaine décédée vendredi.
La volonté affichée du locataire de la Maison Blanche d'aller vite, en dépit des critiques démocrates, promet une fin de campagne présidentielle électrique aux États-Unis.
"Je pense que cela va aller très vite", a déclaré Donald Trump depuis les jardins de la Maison Blanche, évoquant une annonce "la semaine prochaine".
En soirée, lors d'un meeting en Caroline du Nord, il a précisé : "Ce sera une femme. Une femme très talentueuse, très brillante, que je n'ai pas encore choisie — mais nous avons beaucoup de femmes dans notre liste."
Le président des États-Unis avait déjà affirmé samedi qu'il était dans "l'obligation" de nommer un nouveau juge à la Cour suprême "sans délai". Nommer les magistrats du temple du Droit est "la décision la plus importante" pour laquelle un président est élu, avait-il justifié dans un tweet, alors que l'opposition démocrate lui demande de ne pas exercer ce pouvoir avant la présidentielle du 3 novembre.
Une bataille aux répercussions durables
Selon la Constitution des États-Unis, le président nomme à vie les sages de la Cour suprême – composée de neuf membres – mais sa décision doit tout de même obtenir le feu vert du Sénat.
Les républicains disposent d'une majorité de 53 sièges sur 100 à la Chambre haute et leur chef, Mitch McConnell, a déjà fait savoir qu'il organiserait un vote si Donald Trump annonce son choix.
Il avait pourtant refusé d'auditionner un candidat nommé par Barack Obama en 2016, au motif qu'il ne fallait pas prendre une telle décision en pleine année électorale.
Certains élus républicains modérés, qui font face à des campagnes de réélection compliquées, pourraient être gênés par ce changement de pied et la lutte pour les convaincre devrait être acharnée.
Les progressistes veulent en effet éviter à tout prix que Donald Trump fasse entrer un troisième juge à la Cour suprême car cela ancrerait cette institution-clé, arbitre des grands débats de la société américaine, de manière durable dans le conservatisme.
Avec AFP