La présidente de la Bolivie par intérim, la conservatrice Jeanine Añez, a annoncé jeudi qu'elle retirait sa candidature pour l'élection présidentielle du 18 octobre, alors que les sondages donnent en tête le candidat du Mouvement pour le socialisme (MAS) de l'ancien dirigeant Evo Morales.
La présidente par intérim de la Bolivie, Jeanine Añez, a annoncé, jeudi 17 septembre, son retrait de la course à la présidentielle un mois avant les élections, dans le but d'empêcher une victoire du candidat de la gauche Luis Arce, dauphin de l'ancien président Evo Morales.
"Aujourd'hui, je mets de côté ma candidature à la présidence de la Bolivie, pour veiller à la démocratie", a déclaré la présidente de droite dans un message télévisé.
NO ES UN SACRIFICIO, ES UN HONOR
Hoy dejo de lado mi candidatura en homenaje a la libertad y a la democracia.
Lo que está en juego en esta elección no es poca cosa. De verdad, está en juego la democracia en Bolivia. pic.twitter.com/vpbKKWaeou
Elle a expliqué avoir pris cette décision "en raison du risque de voir le vote démocratique divisé entre plusieurs candidats et qu'à la suite de cette division, le MAS (Mouvement pour le socialisme, dirigé par Morales) finisse par remporter les élections" prévues le 18 octobre prochain.
Accompagnée par son candidat à la vice-présidence, l'homme d'affaires Samuel Doria Medina, et d'autres alliés politiques, Jeanine Añez, 53 ans, a appelé à l'unité contre le MAS, dont le candidat est en tête des sondages électoraux.
"Si nous ne nous unissons pas, Morales revient ; si nous ne nous unissons pas, la démocratie perd ; si nous ne nous unissons pas, la dictature l'emporte", a-t-elle affirmé.
Luis Arce en tête dans les sondages
Jeanine Añez quitte la course électorale au lendemain de la publication d'un sondage par la Jubilee Catholic Foundation, qui lui a attribué la quatrième place, avec seulement 7 % des intentions de vote.
En tête de ce sondage, arrive Luis Arce (29,2 %), suivi par l'ancien président Carlos Mesa (19 %) et par un responsable régional Luis Fernando Camacho (10,4 %).
La Bolivie traverse une crise post-électorale depuis le scrutin présidentiel d'octobre 2019. Evo Morales s'était proclamé vainqueur de la présidentielle pour un quatrième mandat, mais l'opposition avait crié à la fraude.
Après des semaines de manifestations, le président avait démissionné et fui la Bolivie, lâché par la police et l'armée. Il s'est d'abord réfugié au Mexique puis en Argentine, et Jeanine Añez est devenue présidente par intérim en novembre 2019.
Elle avait promis de diriger un gouvernement de transition afin de convoquer de nouvelles élections en 2020. Mais en janvier, elle a annoncé sa candidature, une décision largement critiquée par ses adversaires et certains alliés.
Avec AFP