
Les taxes douanières punitives imposées à la Chine par l'administration Trump sont contraires aux règles du commerce international, a tranché mardi l'Organisation mondiale du commerce. Washington a aussitôt réagi en jugeant l'OMC "inadéquate" pour régler ce dossier.
C'est une décision qui ne devrait pas améliorer les relations déjà extrêmement tendues entre le président des États-Unis, Donald Trump, et l'Organisation mondiale du commerce. Selon l'OMC, les taxes douanières imposées par Washington à la Chine sont contraires aux règles du commerce international.
Dans un rapport publié mardi 15 septembre, le groupe d'experts de l'OMC chargé de statuer sur cette affaire à la demande de Pékin a conclu que "les mesures en cause sont incompatibles" avec divers articles du Gatt (ancêtre de l'OMC), et "recommande que les États-Unis rendent leurs mesures conformes à leurs obligations".
L'administration Trump n'a pas tardé à réagir en assurant que l'OMC était "totalement inadéquate" pour mettre fin aux pratiques jugées "néfastes" de la Chine. "Bien que le groupe spécial (d'experts de l'OMC) n'ait pas contesté les nombreux éléments de preuve présentés par les États-Unis concernant le vol de propriété intellectuelle par la Chine, sa décision montre que l'OMC n'offre aucun recours pour une telle faute", a déploré le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer dans un communiqué.
Guerre commerciale
Ce cas, porté par Pékin devant l'OMC en 2018, porte sur une première tranche de droits de douane imposés par les États-Unis sur quelque 250 milliards de dollars de biens chinois.
"La Chine espère que les États-Unis respecteront pleinement la décision du groupe spécial de l'OMC et le système commercial multilatéral fondé sur des règles", a réagi dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois du Commerce.
Ces tarifs punitifs ont marqué le début d'une guerre commerciale entre les deux géants économiques et constitué l'une des marques de fabrique de la présidence Trump. Washington et Pékin ont ensuite conclu un accord commercial, en grande partie au point mort.
Les deux parties peuvent désormais faire appel devant l'OMC, mais l'organe d'appel de l'institution basée à Genève, dont la nomination des juges est bloquée par Washington, n'est plus opérationnel depuis le 11 décembre faute de magistrats en nombre suffisant.
En effet, Washington, s'estimant "inéquitablement" traité par le gendarme du commerce mondial et qui a menacé de quitter l'organisation dont il réclame la refonte, paralyse depuis décembre le tribunal d'appel en bloquant la nomination de juges.
Avec AFP.