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Après des mois de campagne en sourdine, le candidat démocrate suit son rival Donald Trump dans l'arène. Joe Biden se rend dès jeudi à Kenosha, dans le Wisconsin, où il doit rencontrer la famille de Jacob Blake, l'Afro-Américain paralysé après s'être fait tirer dessus par la police.

Deux jours après la visite de Donald Trump, Joe Biden va tenter de se démarquer de son rival à la présidentielle en rencontrant, jeudi 3 septembre à Kenosha, la famille de Jacob Blake, blessé par la police dans une affaire qui a provoqué une nouvelle vague d'indignation contre le racisme, et des émeutes.

C'est ostensiblement pour "panser les plaies" de cette ville du Wisconsin, un État-clé pour la présidentielle du 3 novembre, que l'ancien vice-président de Barack Obama fera ce rare déplacement. Mais le signal est évident : après des mois d'extrême prudence à cause de la pandémie, le vétéran de la politique descend finalement dans l'arène.

Joe Biden, 77 ans, avait fait lundi son premier voyage officiel en avion pour se rendre à Pittsburgh, dans un autre État clé, la Pennsylvanie. Et mercredi, il a accepté des questions de journalistes pour la première fois depuis des semaines, dans son fief de Wilmington, dans le Delaware.

"Donner l'exemple"

Son rival, lui, multiplie les déplacements à deux mois de l'élection présidentielle. Il était mercredi dans une autre Wilmington, en Caroline du Nord. Et Donald Trump, 74 ans, ironise régulièrement sur le manque d'"énergie" de Joe Biden.

"J'aimerais sortir plus mais je pense qu'un président a la responsabilité de donner l'exemple" en respectant les mesures de précaution pour éviter la propagation du nouveau coronavirus, a déclaré Joe Biden mercredi. C'est après consultation de ses experts médicaux que l'ancien vice-président de Barack Obama a donc décidé de se rendre jeudi à Kenosha, théâtre d'émeutes la semaine dernière après les graves blessures infligées par la police à l'Afro-Américain Jacob Blake.

Joe Biden rencontrera à Kenosha les proches de Jacob Blake, hospitalisé et paralysé des pieds à la taille, a confirmé à l'AFP un membre de son équipe. Puis son épouse, Jill Biden, fera avec lui une autre étape dans le Wisconsin, qui n'a pas encore été précisée.

Trump dénonce des villes de "non-droit"

Martelant son mot d'ordre de campagne, rétablir "la loi et l'ordre", Donald Trump a visité dès mardi Kenosha. Le républicain a inspecté avec des commerçants les ruines de magasins brûlés, remercié la police et assimilé à du "terrorisme intérieur" les manifestations violentes. Mais il n'a pas rencontré les proches de Jacob Blake, et n'a pas prononcé son nom.

Donald Trump a par ailleurs signé mercredi un mémo dans lequel il qui menace de stopper le financement fédéral des villes de "non-droit", dont Seattle, Portland, New York et Washington. "Mon administration ne permettra pas à l'argent public fédéral de financer des villes qui se laissent dégrader en zones de non-droit", est-il écrit dans le document. Le mémo, publié par la Maison Blanche, ordonne au ministre de la Justice, William Barr, de rédiger une liste des "juridictions anarchistes" qui ont "permis la violence et la destruction de biens (...) et refusé de prendre des mesures raisonnables" pour rétablir l'ordre.

Contrairement à son rival, Joe Biden dénonce sans relâche le "racisme institutionnel" aux États-Unis. Et, comme en réponse au milliardaire qui l'accuse de laxisme face aux émeutes, il critique aussi depuis plusieurs jours avec plus d'emphase "les violences, incendies, pillages".

Le candidat démocrate mène Donald Trump dans la moyenne des sondages nationaux mais l'écart est plus serré dans les États clés. Alors qu'il partait avec un sérieux retard financier sur le président sortant, Joe Biden a annoncé mercredi avoir récolté 364,5 millions de dollars en août, dont 205 millions en petites donations sur Internet. Soit le "meilleur mois de levées de fonds en ligne de l'histoire politique américaine".

Avec AFP et Reuters