En réponse à des "tentatives" de placer des bombes artisanales le long de sa frontière contestée avec la Syrie, l'État hébreu a lancé, lundi soir, des rafales de roquettes sur la province de Qouneitra. La défense anti-aérienne syrienne est alors entrée en action.
Fait rare, Israël a revendiqué, lundi 3 août au soir, des frappes aériennes contre des positions de l'armée syrienne en représailles à des "tentatives" de placer des bombes artisanales le long de sa frontière contestée avec la Syrie. Benjamin Netanyahou a alors plaidé l'auto-défense : "nous frapperons quiconque nous attaque ou tente de nous attaquer."
Dimanche soir, l'armée israélienne a, en effet, tué quatre "terroristes" qui posaient, selon elle, des explosifs près d'une barrière de sécurité le long de la partie du Golan syrien occupée par Israël. Ces hommes non identifiés "se trouvaient en territoire israélien, mais au-delà de la barrière [et ont été attaqués par une unité israélienne, sous la couverture de snipers et de raids aériens]", avait précisé le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.
"En réponse [à cette tentative], les jets de combat, des hélicoptères d'attaques et des avions des forces armées israéliennes ont frappé des cibles militaires dans le sud de la Syrie qui appartiennent aux forces armées syriennes", a annoncé dans un communiqué l'armée israélienne. Parmi les sites visés, figurent des postes d'observation syriens, des systèmes de collecte de renseignements, des batteries antiaériennes et des centres de commandement, précise le communiqué.
"Les Forces armées israéliennes tiennent le gouvernement syrien responsable de toutes les activités sur le sol syrien et continueront à agir avec détermination contre toutes les violations de la souveraineté israélienne", a poursuivi l'armée sans plus de détails sur ces frappes aériennes.
La défense antiaérienne de l'armée syrienne activée
En réaction, la défense antiaérienne de l'armée syrienne est entrée en action, a rapporté l'agence de presse d'État Sana, porte-voix du régime du président Bachar al-Assad.
"À 22h40 aujourd'hui [21h40 à Paris], des hélicoptères de l'ennemi israélien ont lancé des rafales de roquettes sur certaines de nos positions […] vers Qouneitra", a précisé Sana citant une source militaire, qui a fait état uniquement de "dégâts matériels".
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) confirme que les "raids israéliens" ont visé la province de Qouneitra. La ville de Boukamal, dans le nord-est du pays près de la frontière irakienne, a également été prise pour cible par des missiles israéliens, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
L'intervention de plusieurs acteurs étrangers en Syrie
Depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, Israël a mené de nombreux raids contre les forces du régime mais aussi contre ses alliés, l'Iran et le Hezbollah libanais, des ennemis de l'État hébreu.
Le 20 juillet, cinq combattants pro-Iran, dont un membre du Hezbollah libanais, ont été tués dans des frappes israéliennes au sud de Damas, selon l'OSDH, qui a fait aussi état de onze blessés parmi lesquels sept soldats syriens.
L'État hébreu, qui confirme rarement ses opérations en Syrie, martèle régulièrement qu'il ne laissera pas la Syrie devenir la tête de pont de Téhéran. Les frappes imputées à Israël ou revendiquées par l'armée israélienne visent régulièrement en Syrie des positions où sont stationnées des forces iraniennes ou des combattants du Hezbollah, faisant parfois des morts.
Avec AFP