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L'aide afflue mais l’espoir de retrouver des survivants s'amenuise

Malgré l'arrivée en Indonésie de renforts venus de l'étranger, les espoirs de retrouver les milliers de personnes toujours portées disparues quatre jours après le tremblement de terre qui a frappé l'île de Sumatra s'amenuisent.

REUTERS - L'aide destinée aux victimes du séisme de mercredi a commencé à arriver en masse samedi en Indonésie, où les équipes de secouristes parviennent seulement après trois jours à atteindre certaines communautés. L'aide internationale devait affluer à l'aéroport de Djakarta pour être transférée vers la région de Padang, située à 900 km envion au nord-ouest de la capitale.

Le séisme de magnitude 7,6 sur l'échelle de Richter a ébranlé l'île de Sumatra mercredi après-midi avec une puissance telle qu'il a été ressenti jusqu'à Singapour et en Malaisie.

 
Des milliers de bâtiments ont été détruits et le bilan, encore provisoire, dépasse le millier de morts selon les Nations unies.

Plusieurs milliers de personnes seraient encore prisonnières des décombres à Padang, ville portuaire de 900.000 habitants située sur une des failles géologiques les plus actives, et dans sa région.

La métropole est confrontée à des pénuries d'eau potable et de carburant.

Quatorze pays ont déjà envoyé du matériel et des équipes d'aide, selon l'agence nationale de gestion des catastrophes.

Des spécialistes des opérations de secours ont en outre quitté l'Australie, le Japon, Singapour ou la Corée du Sud pour venir prêter main forte aux Indonésiens.

La France a pour sa part envoyé 75 experts de la sécurité civile spécialisés dans l'assistance humanitaire et 25 tonnes de matériel destiné aux premiers secours, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner dans un communiqué.

Ces équipements doivent notamment servir au déblaiement, à la "potabilisation d'eau", a précisé le ministre. Des groupes électrogènes vont également être livrés à la demande de Djakarta par les deux avions qui ont quitté Paris dans la nuit.

Les équipes de secouristes, dont beaucoup portaient des masques pour couvrir l'odeur dégagée par les corps des victimes dans une chaleur tropicale, ont commencé à quitter Padang pour se rendre dans les zones les plus touchées par la catastrophe.

Les images de télévision arrivées de Pariaman, ville la plus proche de l'épicentre du séisme, montraient un flanc de colline entièrement effondré. Plusieurs villages se trouvent normalement sur cette côte transformée en un amas de terre rouge et d'arbres.

HUIT SURVIVANTS DANS L'ATTENTE ?

A Padang, huit personnes seraient encore piégées vivantes dans les ruines de l'hôtel Ambacang, qui date de l'époque coloniale néerlandaise. Une opération a été lancée pour tenter de les extraire du bâtiment écroulé avec le concours d'équipes internationales, japonaise et suisse notamment.

"Nous pensons qu'il y a huit personnes vivantes ici. Une d'entre elles a envoyé un sms à un proche dans un village, qui l'a reçu hier à 15h00", a déclaré Arkamelvi Karmani, un soldat qui prenait part aux opérations de secours sur ce site.

Dans son message, le possible rescapé appelait à l'aide et demandait aux sauveteurs d'être prudents: "Faites attention à ce que l'excavateur ne provoque pas l'effondrement du bâtiment sur nous."

Les huit survivants espérés se trouvaient semble-t-il au sixième étage de l'hôtel, et les secours tentaient de creuser un tunnel pour les atteindre.

"Nous pensons qu'il y a encore 40 corps dans l'hôtel", qui accueillait le séminaire d'une compagnie d'assurance au moment du séisme, a dit Karmani.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s'est rendu vendredi dans la région et a annoncé qu'une aide d'urgence de 10 millions de dollars allait être débloquée.

"Les 100 milliards de roupies doivent arriver, plus de paperasses. C'est une urgence, la course contre la montre est importante", a-t-il souligné.

Le ministre de la Santé a estimé que l'étendue des destructions pourrait être moins vaste qu'on ne pouvait le craindre initialement, mais a ajouté que le bilan définitif se compterait sans doute en milliers de morts.

"Je pense que leur nombre n'atteindra pas 4.000", a dit le ministre Siti Fadillah Supari au site d'information detik.com. Selon les autorités, le bilan officiel est pour l'heure de 806 morts et disparus.