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Plusieurs milliers de personnes ont pris part samedi à Paris à une Marche des fiertés non officielle, une semaine après la date initialement prévue pour la Gay Pride officielle, annulée à cause du nouveau coronavirus.

Entre 2 000 et 3 000 manifestants ont participé samedi 4 juillet à Paris à une Marche des fiertés impromptue et "politique", une semaine après la date initialement prévue pour la Gay Pride officielle, annulée à cause du nouveau coronavirus.

Réunie derrière un camion arborant une pancarte "Nos fiertés sont politiques", une foule jeune et multiculturelle s'est élancée depuis la place Pigalle vers 17 h 30, a constaté un journaliste de l'AFP.

Parmi les drapeaux arc-en-ciel, cheveux colorés et panoplies de drag queen, les mots d'ordre étaient incisifs : "pour une Pride radicale", "la transphobie tue", "une gouine présidente" ou "mon corps, mon genre, ta gueule".

Marche des fiertés #LGBTQ de Pigalle à République #Paris #MarcheDesFiertes #PRIDE2020 pic.twitter.com/0yZ3om5gOE

— davidchami75 (@davidchami75) July 4, 2020

Rassemblement plus politique que festif

La Marche des fiertés officielle, organisée par l'Inter-LGBT et initialement prévue le 27 juin, a été reportée au 7 novembre à cause de l'interdiction des grands rassemblements liée au nouveau coronavirus. Mais pour Emma Vallée-Guillard, qui a répondu à l'appel improvisé de diverses associations LGBT, "c'était important de célébrer les fiertés quand même".

"La Pride à la base, c'était une émeute", rappelle la jeune femme de 22 ans, en référence aux émeutes de Stonewall à New York en 1969, déclenchées par un raid policier sur un bar fréquenté par des homosexuels et qui ont donné naissance un an plus tard à la première "Gay Pride".

Sans char ni musique, le rassemblement de samedi était plus politique que festif. "On est là pour nos droits, pour en avoir plus", lance Lucas Delplanque, drapeau rose et bleu des bisexuels sur les épaules. Cet étudiant de 20 ans voudrait notamment que les agressions soient "réellement punies, que la PMA passe pour toutes les personnes LGBT et trans".

Défendre les "droits fondamentaux"

"C'est important qu'on se batte pour que les droits de chacun soient respectés", abonde Shadé Djossinou. La jeune femme de 22 ans est venue en tant que "personne noire" et "alliée" du mouvement LGBT participer à ce rassemblement qui dénonçait également les violences policières et le racisme.

"Nos combats ont le même but dans le sens où on se bat pour qu'on soit respectés en tant qu'êtres humains", dit-elle.

"Le danger de reculer sur nos droits fondamentaux est très présent et l'épidémie a servi de révélateurs de multiples facteurs d'exclusion, de discriminations et de violences", a déclaré à l'AFP Giovanna Rincon, directrice de l'association Acceptess-T, qui défend les personnes transgenres.

Malgré le report de la Marche des fiertés, "nous refusons le confinement de nos libertés et que nos corps soient invisibilisés", a-t-elle conclu.

L'année 2020 marque le 50e anniversaire de la Gay Pride, mais plusieurs centaines de Marches des fiertés dans le monde ont dû être annulées ou reportées à cause du Covid-19.

Avec AFP