
Treize années passées aux commandes d’Arsenal ont fait du règne d’Arsène Wenger le plus long de l’histoire du mythique club londonien d'Arsenal. Retour sur un parcours étonnant.
Le 1er octobre 1996, un Alsacien inconnu du public faisait ses débuts à la tête du mythique club d’Arsenal. Treize années plus tard - un record de longévité chez les Gunners -, Arsène Wenger, qui fêtera ses 60ans le 22 octobre, a réussi à s’imposer comme un stratège incontournable du football anglais.
Quand il débarque à Londres, après avoir passé 18 mois au Japon au Nagoya Grampus, le Français ne songe qu’à remporter son premier match face à Blackburn. Il doit gagner du temps face aux sceptiques qui lui prédisent une courte carrière et se gaussent par tabloïds interposés. Le quotidien londonien "Evening Standard", n’hésite pas à titrer "Arsène Who ?".
A cette époque, Wenger arrive dans un club secoué par une affaire de corruption qui a discrédité l’ancien entraîneur, George Graham. Du côté des dirigeants du club, l’accueil est froid. Ils sont divisés sur sa nomination que certains avaient refusée un an plus tôt, lui préférant Bruce Rioch. Et il lui faut convaincre des joueurs sur la défensive. "C’était un peu fou de me donner ce job", confie-t-il dans une interview accordée au quotidien britannique le "Guardian", datée du 28 septembre.
"C'est difficile de se remettre dans le contexte actuel. Aujourd'hui, lorsqu’un entraîneur étranger débarque, on lui déroule le tapis rouge, explique Wenger. Je peux ressortir des articles où il était expliqué que des étrangers ne gagneraient jamais le championnat."
A une époque où les clubs ont tendance à vivre au-dessus de leurs moyens, une des fiertés du Français est d’avoir su préserver son club de la folie du mercato. "Je n’ai rien contre dépenser de l’argent. Quand je possède une équipe qui est assez forte pour gagner, pourquoi dépenser ?" Une stratégie qui s’est révélée gagnante : le club a enregistré 35,2 millions de livres de profit.
Mais la pression monte du côté des fans. Cinquième du championnat et avec un dernier titre remontant à 2005, le management de Wenger est, pour la première fois, mis en cause. Le Français doit vite renouer avec le succès: "Pour moi, le long terme est de plus en plus court", plaisante un Wenger plus énigmatique que jamais sur son avenir.