Le policier à l'origine du tir de flashball ayant coûté un œil à Joachim Gatti, début juillet lors d'une manifestation à Montreuil, reste en liberté, mais son arme lui a été retirée.
AFP - Un policier a été mis en examen pour "violences volontaires" dans l'affaire du tir de flashball ayant entraîné la perte de l'oeil d'un homme de 34 ans le 8 juillet à Montreuil, en région parisienne, a-t-on appris mardi de sources judiciaires.
"Le juge (Jean Gervilliers, ndlr) chargé de l'enquête a procédé à une mise en examen d'un fonctionnaire de police", ont indiqué à l'AFP ces sources.
D'après celles-ci, le policier mis en examen serait l'auteur du tir et appartient à la brigade anticriminalité (BAC). Il a été convoqué "la semaine dernière" par le juge, qui lui a notifié sa mise en examen. Mais il reste libre. Le juge lui a interdit de porter une arme mais il n'a pas interdiction d'exercer, a précisé l'une de ces sources judiciaires.
Il est notamment reproché au fonctionnaire de police, - qui doit maintenant être entendu "sur le fond" de l'affaire par le magistrat instructeur -, des "violences volontaires ayant entraîné une infirmité ou une mutilation par dépositaire de l'autorité publique", selon les sources, faits pour lesquels il a été mis en examen.
Cette mise en examen fait suite, selon l'une ces sources, à une enquête de l'Inspection générale des services (IGS, "police des polices") dans laquelle des experts avaient indiqué que des policiers n'avaient apparemment pas respecté les règles d'utilisation du flashball, en vigueur dans la police, lors du tir incriminé. La même enquête a "sérié et désigné quel a été l'auteur présumé" du tir de flashball.
L'instruction, selon la même source, devait maintenant s'attacher à déterminer s'il y a, ou non, "d'autres responsabilités, directes ou indirectes", notamment de la hiérarchie du policier.
Dans la journée du 8 juillet, de violents heurts avaient opposé des membres des forces de l'ordre et des manifestants soutenant les occupants d'une clinique désaffectée expulsés à Montreuil. Joachim Gatti, 34 ans, qui participait à ce rassemblement, avait perdu un oeil à la suite d'un tir de flashball.
La préfecture de Seine-Saint-Denis avait indiqué que les policiers avaient riposté aux projectiles des manifestants en utilisant ce pistolet à balles en caoutchouc non perforantes. A dix mètres de distance, sa balle fait l'effet d'un uppercut donné par un bon boxeur.
Une information judiciaire avait été ouverte fin juillet par le Parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour déterminer les circonstances dans lesquelles le tir de flashball avait été tiré.