Le Premier ministre, les syndicats et le patronat vont chercher jeudi à remettre les Français au travail pour relancer l'économie, sans déclencher de deuxième vague de Covid-19. L'Insee doit de son côté dévoiler l'ampleur des dégâts causés par la pandémie sur l'activité économique au premier trimestre.
Le gouvernement consulte jeudi 30 avril les partenaires sociaux sur les délicates modalités de déconfinement prévu pour le 11 mai. Le Premier ministre Édouard Philippe a déjà prévenu que "si les indicateurs (épidémiologiques) n'[était] pas au rendez-vous, nous ne déconfiner[i]ons pas le 11 mai", ou alors "plus strictement". Il a d'ailleurs demandé "avec insistance" aux entreprises de maintenir le télétravail autant que possible et de veiller à équiper les salariés en masques dans le cas contraire.
Mais d'une façon ou d'une autre, pour Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, "il faut qu'un maximum de Français reprennent le travail" : il a rappelé que le gouvernement prévoyait pour cette année une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8 % à cause d'une économie terrassée par la pandémie de Covid-19 et les mesures d'endiguement de celle-ci.
Quelques heures avant la réunion à Matignon, gouvernement, syndicats et patronat auront pris connaissance de la première estimation par l'Insee de la contraction du PIB au premier trimestre.
La reprise "prendra du temps"
Selon l'Institut, la reprise "prendra du temps" et la perte estimée à 6 points de PIB sur l'année pour deux mois de confinement pourrait en réalité être "supérieure, car très probablement que la sortie du confinement ne s'accompagnera pas d'un retour immédiat à la normale", selon Julien Pouget, le chef de son département de la conjoncture.
Grâce à ses enquêtes mensuelles auprès des ménages et des entreprises, l'Insee a estimé que chaque mois de confinement pourrait entraîner une perte de 12 points de PIB sur un trimestre.
La Banque de France a ainsi déjà évalué la contraction du PIB à environ 6 % sur les trois premiers mois de l'année, faisant de la France une des premières grandes économies mondiales à entrer en récession, après le recul du PIB déjà enregistré fin 2019. Il s'agit de la pire performance trimestrielle de l'économie française depuis 1945.
Avec AFP