
Après s'être accusés mutuellement d'avoir falsifié les fameux listings, la semaine dernière, le mathématicien Imad Lahoud et l'ex-numéro deux d'EADS Jean-Louis Gergorin (photo) se retrouvent, ce mardi, à la barre du procès Clearstream.
AFP - Le mathématicien Imad Lahoud, soupçonné d'être le faussaire au procès Clearstream et absent lundi pour fêter Kippour, réintègre mardi sa place sur le banc des prévenus à l'occasion d'une nouvelle confrontation avec l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin.
La semaine dernière, les deux prévenus se sont accusés mutuellement d'avoir falsifié les listings. Tandis qu'Imad Lahoud a assuré n'avoir été que "la chose" de son patron par trop envahissant, Jean-Louis Gergorin lui a renvoyé la balle, affirmant avoir été le "pigeon" de son ancien employé.
Jusqu'à présent, il est surtout apparu que les fichiers falsifiés avaient transité par les ordinateurs d'Imad Lahoud. En revanche, ce qui est moins clair, c'est de savoir s'il a falsifié ces listings de son propre chef ou à la demande de Jean-Louis Gergorin comme il l'affirme.
Après avoir examiné l'origine des listings et leur processus de falsification, le tribunal correctionnel se penchera mardi sur la "dénonciation calomnieuse" à proprement parler.
Il tentera notamment de comprendre si Jean-Louis Gergorin, qui a dénoncé les listings Clearstream au général Philippe Rondot puis au juge Renaud van Ruymbeke, avait ou non connaissance de leur caractère mensonger.
Il essaiera également de savoir si c'est à sa seule initiative qu'il a alerté la justice, ou s'il l'a fait à la demande de Dominique de Villepin, comme l'affirme l'accusation.
L'affaire Clearstream est une vaste histoire de manipulation, dans laquelle des listings bancaires ont été falsifiés et transmis à la justice afin de faire croire que certaines personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes.
Alors que l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin figure sur le banc des prévenus, Nicolas Sarkozy, qui le soupçonne d'avoir voulu lui barrer la route vers l'Elysée, s'est constitué partie civile.