
Les bureaux de vote du scrutin renouvelant le Bundestag doivent fermer à 18h (GMT+2). Angela Merkel est presque assurée de rester au pouvoir, mais le taux de participation serait jugé plus faible que celui des législatives de 2005.
AFP - Les Allemands votaient dimanche sans grande précipitation pour élire leurs députés et, selon toute vraisemblance reconduire la chancelière conservatrice Angela Merkel, mais pas nécessairement avec son partenaire préféré.
A 12H00 GMT, la participation était de 36,1%, un chiffre nettement inférieur à celui de 2005 à la même heure (41,9%). 62,2 millions d'électeurs étaient conviés aux urnes.
Les bureaux doivent fermer à 16H00 GMT, et les premières estimations étaient attendues dans la foulée.
Angela Merkel, qui a voté à la mi-journée, semblait assurée de continuer à diriger la première puissance économique d'Europe, avec la tâche ardue de sortir le pays de sa pire récession depuis la guerre.
Mais pas forcément avec son partenaire de prédilection, le parti libéral FDP.
Les derniers sondages accordaient entre 46 et 48% des intentions de vote pour ses Unions chrétiennes (CDU/CSU) et le FPD, soit environ 34-35% pour les premières et 12-14% pour le second.
Et un quart des électeurs étaient toujours indécis la dernière semaine avant le vote, un record.
Le principal rival de Mme Merkel, le social-démocrate (SPD) Frank-Walter Steinmeier, qui a voté dans la matinée à Berlin, s'est dit "sûr" que le SPD sera "assez fort pour mener le gouvernement".
Le SPD était crédité dans les derniers sondages de 26-27%, ce qui constituerait le plus mauvais score de son histoire. Le parti a longtemps stagné à 20-23% des intentions de vote et n'a amorcé sa remontée qu'après une bonne performance de Steinmeier, ministre des Affaires étrangères, lors d'un duel télévisé avec Mme Merkel le 13 septembre.
La sécurité a été renforcée dans le pays, singulièrement dans les gares et les aéroports, alors qu'à l'approche du scrutin des menaces de militants islamistes menaçant l'Allemagne ont circulé sur internet, dont un message sous-titré en anglais et en allemand du chef d'al-Qaïda, Oussama Ben Laden.
Première femme à diriger l'Allemagne et première chef de gouvernement venue d'ex-RDA, Angela Merkel, 55 ans, a assuré être "optimiste" quant à l'issue du scrutin, dans la presse dimanche.
La CDU a battu campagne en misant tout sur la popularité record de la chancelière, quitte à éviter les débats de fond.
Selon les politologues, au-dessus de 47%, Mme Merkel pourra gouverner avec le FDP, mais en dessous les calculs pourraient être serrés.
Alors qu'une majorité d'Allemands s'attendait à une reconduction de la "grande coalition" entre conservateurs et sociaux-démocrates, le chef des libéraux Guido Westerwelle a présagé dimanche une "majorité plus importante que ce que tout le monde croit" pour la CDU et le FDP.
"Les Allemands veulent en finir avec la grande coalition, sans tomber dans un gouvernement de gauche", a-t-il dit au quotidien Bild am Sonntag.
Les coalitions CDU-FDP et CDU-SPD sont les deux seuls scénarios réalistes, bien qu'en théorie d'autres combinaisons soient possibles.
29 partis sont en lice mais seuls cinq devraient franchir la barre des 5% requise pour entrer au Bundestag. Outre la CDU et le SPD, les Verts sont crédités de 10 à 11% des intentions de vote, les Libéraux de 11 à 14% et la gauche radicale Die Linke de 10 à 12% des voix.
De nombreux dossiers économiques attendent le prochain occupant de la chancellerie, dont l'accroissement annoncé du chômage, l'augmentation des déficits et les difficultés du système éducatif et de santé, alors que le pays commence à sortir de la récession. L'engagement de l'Allemagne en Afghanistan figurera aussi à l'ordre du jour.
S'ils gouvernent ensemble à l'issue du scrutin, la CDU et le FDP entendent revenir sur l'abandon programmé de l'énergie nucléaire.