La Corée du Nord a tiré des missiles balistiques de courte portée vers la mer du Japon, rapporte Séoul samedi. Début mars, en pleine impasse sur les négociations entre Washington et Pyongyang sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens, des tirs similaires avaient été effectués.
La Corée du Nord a tiré deux projectiles qui semblent être des missiles de courte portée en direction de la mer, au large de la côte est de la péninsule coréenne, a annoncé samedi 21 mars l'armée sud-coréenne.
Cette dernière a jugé les tirs "extrêmement malvenus compte tenu de la situation difficile que le monde connaît en raison du Covid-19". La Corée du Nord n'a rapporté aucun cas de contamination sur son sol, même si en Corée du Sud, beaucoup imaginent qu'il y a pu en avoir.
Début mars, la Corée du Nord avait déjà tiré en direction de la mer plusieurs projectiles de courte portée dans le cadre d'exercices de tirs.
Stratégie de normalisation
Ces nouveaux projectiles ont été tirés depuis la province du Pyongan du Nord, située au-dessus de la capitale Pyongyang sur la côte ouest de la péninsule coréenne, précise l'État major sud-coréen.
La garde-côte japonaise a déclaré pour sa part qu'il s'agissait apparemment d'un missile, tombé à l'extérieur de la zone économique exclusive du Japon.
Avec ces tirs, Pyongyang "poursuit une stratégie internationale consistant à tenter de normaliser ses essais de missiles", a expliqué à l'AFP Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.
Convocation du Parlement
Peu avant que Yonhap évoque les tirs, l'agence de presse officielle nord-coréenne (KCNA) avait annoncé une convocation le 10 avril de son Assemblée populaire suprême, son Parlement. Pour les analystes, cela supposerait de rassembler quelque 700 personnes, alors que de tels regroupements ont été interdits dans de nombreux pays pour tenter de ralentir la pandémie de coronavirus.
"La Corée du Nord ne prendrait pas le risque d'organiser un événement politique national d'une telle ampleur si le régime n'était pas sûr d'empêcher ou de contenir la propagation du virus", a déclaré à l'AFP Rachel Minyoung Lee, analyste du site spécialisé NK News.
En revanche pour Leif-Eric Easley, les "restrictions draconiennes" de Pyongyang sur les déplacements, "la campagne pour le port de masques, la punition publique des élites 'corrompues' enfreignant la quarantaine et la hâte mise à construire des installations médicales laissent penser que le Covid-19 a pénétré dans le pays".
Négociations au point mort
La Corée du Nord a multiplié depuis novembre les essais d'armement en l'absence de progrès dans les négociations par lesquelles les États-Unis espèrent lui faire abandonner son programme nucléaire. Selon les analystes, Pyongyang affine peu à peu ses capacités, malgré les sanctions et les condamnations.
La péninsule coréenne avait connu en 2018 une remarquable détente, illustrée par des rencontres historiques entre le leader nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump. Mais les négociations sur la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre les deux dirigeants, en février 2019 à Hanoï.
Avec Reuters et AFP