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Dans la presse, ce mardi 3 mars, les tensions aux frontières de la Grèce, confrontée à un afflux de migrants, après la décision de la Turquie d’ouvrir les portes vers l’Union européenne, pour protester contre le manque de soutien occidental envers ses troupes engagées en Syrie. Le "Super Tuesday" aux États-Unis. Et une marathonienne extraordinaire.
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A la Une de la presse, ce matin, les tensions aux frontières de la Grèce, après la décision de la Turquie d’ouvrir ses frontières avec l’Europe aux migrants.
Alors que le président Erdogan menace de laisser passer «des millions» de réfugiés vers l’Union européenne, la Grèce tente de «fortifier» ses frontières et multiplie les initiatives diplomatiques pour tenter de déjouer une «menace asymétrique», d’après Kathimerini, qui accuse le président turc de «chantage», et de tenter d’utiliser «l’arme» des réfugiés «aux dépends» de la Grèce. Le journal grec défie aussi les dirigeants européens, qui doivent se rendre aujourd’hui dans la zone frontalière, côté grec, de prouver leur «solidarité» envers Athènes, et l’ensemble des dirigeants occidentaux, d’«éloigner» une bonne fois pour toutes Recep Tayyip Erdogan de la Russie, en le soutenant davantage au sein de l’OTAN. Le président turc, pour sa part, souffle le chaud et le froid et dit espérer parvenir à une trêve, lors des discussions qu’il doit avoir jeudi avec le président russe, auquel il est opposé en Syrie. Une intervention justifiée, selon Recep Tayyip Erdogan, par la nécessité de protéger les civils syriens – dont Türkiye fustige la façon dont ils sont accueillis en Grèce. Le journal turc reprend à la Une un extrait d’une vidéo diffusée hier par Ankara, montrant des garde-côtes grecs essayant de crever un canot pneumatique chargé de migrants. Les autorités turques accusent la Grèce d’avoir tiré des coups de semonce près de l’embarcation, ce que nient les autorités grecques.
L’afflux de migrants en Grèce fait la Une de toute la presse européenne. Au Royaume-Uni, The Independent relève que les forces de l’ordre grecques ont utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau, pour les empêcher de passer la frontière. Et le quotidien espagnol El Pais évoque la situation sous «haute tension» aux frontières de la Grèce, notamment dans le camp de réfugiés de Moria, sur l’île de Lesbos, où a été prise la photo de ce réfugié que l’on voit à la Une, encadré par deux policiers. Le camp de Moria, qui déborde avec ses 19 000 demandeurs d’asile pour 2800 places et où la situation était déjà très tendue avant cette nouvelle crise. L’île de Lesbos, au large de laquelle est aussi mort hier un petit garçon, après le naufrage de l’embarcation sur laquelle il se trouvait - un bateau pneumatique sans doute semblable à celui qui fait la Une d’Il Manifesto. Le quotidien italien dit voir en Lesbos une «île de l’enfer», où les migrants se retrouvent confrontés aux forces de l’ordre, mais aussi à l’hostilité d’une partie des habitants.
La crise migratoire en cours alarme également la presse française. Le Parisien prévient l’Europe, «jusqu’ici passive», «jusqu’ici spectatrice impuissante», qu’elle va sans doute «devoir changer de rôle» à cause des menaces du président Erdogan, dont la position risque de contraindre l’UE à adopter une nouvelle attitude en Syrie, «pour prévenir une vague migratoire», selon le journal. «La Grèce a réagi avec rapidité et courage. Elle a fermé les portes de l’UE, au risque de porter l’opprobre d’une brutalité qu’elle subit et n’a pas voulue», salue Le Figaro, qui dénonce «le chantage inacceptable d’Erdogan» et demande aux Européens de traiter le président turc en «ennemi», en stoppant leurs versements d’argent à Ankara et les négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.
A la Une, également, le «Super Tuesday» aux Etats-Unis, où les démocrates de 14 Etats votent aujourd’hui pour désigner celui ou celle qu’ils souhaitent voir affronter Donald Trump dans la course à la Maison Blanche. D’après USA Today, les candidats Joe Biden et Bernie Sanders sont les favoris de ces primaires, marquées également par l’entrée en lice du milliardaire Michael Bloomberg. «Pour les démocrates, ce sera Sanders ou Biden, point final»: The New York Times confirme leur statut de favoris, et attribue la remontée spectaculaire de Joe à la défection en sa faveur de Pete Buttigieg et Amy Kobouchar, mais pas seulement. D’après le journal, l’ancien président serait aussi celui dont la stature nationale serait la plus confirmée, chez les candidats dits «modérés». Mais le favori du quotidien français Libération est Bernie Sanders, incarnation, selon Libé, de qu’« ne autre Amérique est possible». Le journal note que «l’électorat démocrate reste divisé, avec une aile modérée qui préfère Biden et sa prudence «obamienne»», à la Barack Obama, mais il veut croire, aussi, que «les temps changent», comme le chantait Bob Dylan et que «le patriarche du socialisme yankee» saura «créer la surprise». Joe Biden, Bernie Sanders: entre les deux candidats, le cœur des militants balance toujours, d’après Dave Granlund, dont le dessin, trouvé sur Twitter, montre l’âne démocrate à cheval entre l’un et l’autre.
Aux Etats-Unis, toujours, une jeune coureuse a accompli l’exploit, samedi dernier. Molly Seidel, une jeune femme de 25 ans, a non seulement réussi à plier le premier marathon qu’elle ait jamais couru de sa vie en 2 heures 27 minutes et 31 secondes/ Mais elle est aussi parvenue, du même coup, à se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo, en arrivant à la deuxième place. Courir un marathon pour la première fois, et se retrouver aux JO, voilà qui donnerait presque l’envie de se lancer. Lu dans The New York Times.
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