
L'Assemblée nationale a voté jeudi pour qu'aucun match de football professionnel ne soit joué les 5 mai en France, en hommage aux victimes de la catastrophe du stade de Furiani. L'effondrement d'une tribune du stade du SC Bastia avait fait 19 morts le 5 mai 1992.
Vers un jour sans match le 5 mai. L'Assemblée nationale a voté une proposition de loi, jeudi 13 février, visant à "geler les matchs" professionnels disputés ce jour-là pour rendre hommage aux victimes de la "catastrophe de Furiani".
Portée par le député corse Michel Castellani (Libertés et territoires), la proposition de loi a été adoptée en première lecture à la quasi-unanimité et doit maintenant être examinée par le Sénat. Elle a obtenu un soutien de tous les bancs politiques avec 85 voix pour, une abstention et un vote contre de la députée LREM de Paris Anne-Christine Lang, au motif qu'il n'appartenait pas aux députés de "légiférer sur l'émotion".
Le 5 mai 1992, avant le coup d'envoi de la demi-finale de Coupe de France entre le SC Bastia et l'Olympique de Marseille, l'effondrement de la partie haute d'une tribune provisoire du stade de Furiani avait causé la mort de 19 personnes et fait plus de 2 300 blessés.
Depuis plus de 25 ans, le collectif des victimes et leurs familles réclame l'interdiction des matchs le 5 mai, face aux réticences de la Ligue et de la Fédération, gênées dans l'organisation de leurs compétitions.La proposition de loi prévoit de modifier le code du sport pour "qu'aucune rencontre ou manifestation sportive" de Ligue 1, de Ligue 2, de Coupe de France et du Trophée des Champions ne soit jouée le 5 mai.
Pour le football amateur, les députés ont aussi voté des amendements en faveur de l'organisation d'une minute de silence et du port d'un brassard noir les 5 mai.
"Mettre fin à cette situation incompréhensible pour les victimes"
La catastrophe de Furiani est "l'une des pages les plus sombres de l'histoire sportive" française et une "tragédie nationale", a souligné la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui a soutenu la proposition de loi, comme les députés de la majorité.
En juillet 2015, le secrétaire d'État aux Sports, Thierry Baillard, avait mis en place le gel des matchs pour les seuls samedis 5 mai, et organisé dans les autres cas des hommages aux victimes sous forme de minutes de silence, brassards noirs ou applaudissements.
"Si pour se souvenir, on peut déplacer les matchs lorsqu'il s'agit d'un samedi, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible les autres jours de la semaine", a estimé Roxana Maracineanu dans l'hémicycle.
L'exposé des motifs de la proposition de loi votée jeudi rappelle que le gel des matchs le 5 mai vise à "mettre fin à cette situation incompréhensible pour les victimes, leurs proches mais aussi pour l’opinion publique, favorable à la sacralisation de cette date".
Avec AFP