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Voir "Le Dernier pour la route" et en finir avec l'alcool

Avec "Le Dernier pour la route", adapté du livre d'Hervé Chabalier, patron de l'agence Capa, le réalisateur Philippe Godeau signe un film didactique, qui traite de l'alcoolisme et de la dépendance en général.

AFP - Au début de sa cure de désintoxication, Hervé (François Cluzet) regarde ses compagnons d'infortune comme des extraterrestres. Adapté du livre d'Hervé Chabalier, "Le dernier pour la route", qui sort en salles mercredi, raconte une renaissance rendue possible grâce aux autres.

"Le film, comme le livre, est un combat vers la lumière. Ce n'est pas une descente aux enfers, c'est même l'inverse", relève Hervé Chabalier, patron de l'agence Capa. "C'est le parcours d'un homme qui essaie de ne pas mourir, qui se bat pour essayer de retrouver sa dignité, qui cherche les moyens de repenser sa manière d'être pour être bien dans sa vie. C'est une histoire de résilience".

Donc, François Cluzet est Hervé, un journaliste fermement décidé à en finir avec l'alcool. Pour se délivrer de sa dépendance, il doit suivre une cure dans un hôpital de province pendant cinq semaines.

Fouillé à son arrivée, obligé de laisser ses affaires personnelles, privé au début de lettres et de téléphone, et tenu de vivre en groupe, Hervé se demande s'il n'est pas tombé dans une secte...

"Le dernier pour la route" est le premier film du producteur-distributeur Philippe Godeau en tant que réalisateur.

Au-delà de l'alcoolisme, ce film didactique traite de la dépendance en général. "A travers un exemple, un personnage ou un groupe, tout le monde peut s'identifier un petit peu, même si on n'est pas obligé d'être alcoolique ou de souffrir de dépendance pour être sensible aux situations vécues par les personnages", dit le réalisateur.

Au côté de François Cluzet, au jeu tout en nuances, Mélanie Thierry incarne Magali, une jeune femme de 23 ans, fragile et mal aimée. L'excellent Michel Vuillermoz campe Pierre, une sorte de Serge Gainsbourg conscient de sa dépendance et des risques encourus, mais qui ira jusqu'au bout.

Tous ces personnages sont liés par une sorte de guide de vie, une "prière de la sérénité" qu'ils disent chaque jour. "Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d'en connaître la différence". En l'occurence, leur précise-t-on, le Dieu en question peut être n'importe qui, quelqu'un qu'on aime ou qu'on a aimé, le groupe etc.

"L'alcoolisme est toujours considéré comme une tare, une déviance. Trop de gens ne savent pas que c'est une maladie. Alors les alcoolos cachent leur dépendance quand ils ne sont pas en plein déni. Je pense que le film va aider, comme le bouquin, à une prise de conscience", dit Hervé Chabalier. Lui s'en est tiré mais il sait qu'il doit rester vigilant, que "le verre n'est jamais très loin".