logo

"Plan de paix" américain : "Le flop du siècle?"

A la Une la presse, ce mardi 28 janvier, la présentation de son "plan de paix" par le président américain Donald Trump, pour résoudre selon lui le conflit israélo-palestinien. Le prince Andrew sommé de s’expliquer par la justice américaine sur l’affaire Epstein. Le Brexit, dans trois jours. Et des gendarmes à plumes.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan.


A la Une de la presse, ce matin, la présentation aujourd’hui par Donald Trump, du «plan de paix» qu’il prépare depuis trois ans, pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien.

Annoncé comme «l’accord du siècle» par le président américain, le texte a déjà été présenté au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et à son principal rival pour les législatives de mars, Benny Gantz - tous deux aux côtés de Donald Trump, à la Une, ce matin, du Jerusalem Post. Le quotidien exprime un optimisme mesuré: «Le plan du président américain n’apportera peut-être pas la paix, mais il peut provoquer un changement majeur dans la région, en donnant le feu vert à Israël, pour revendiquer sa souveraineté sur la Cisjordanie occupée, et exercer cette souveraineté», pronostique le journal, qui évoque aussi la peur des Palestiniens de voir certains pays arabes valider le plan de Donald Trump. Des appréhensions qui semblent plutôt justifiées, à en croire l’accueil réservé par Arab News aux annonces du président américain, dont le journal saoudien salue la présentation «historique», en citant quelques-unes des nombreuses promesses: «Un grand accord est en route», «le plan proposé aura du sens pour toutes les parties, et les Palestiniens finiront par s’y rallier», assure Donald Trump. D’après The Washington Post, son projet offrirait aux Palestiniens, qui ont déjà fait savoir qu’ils boycotteraient ce plan, «une possibilité de création d’un Etat palestinien, si une certain nombre de conditions préalables sont remplies».

Le plan de Donald Trump est déjà très critiqué, y compris côté israélien. Dans une tribune publiée par le quotidien de gauche Haaretz, l’ex-Premier ministre Ehoud Barak, opposant farouche à Benyamin Netanyahou, soutient le plan du président américain, mais accuse Netanyahou, qui s’est allié avec l’extrême-droite israélienne, de chercher à le faire échouer, pour pouvoir ensuite rendre les Palestiniens responsables de cet échec, et obtenir, à terme, l’annexion de la Cisjordanie, avec la bénédiction de Donald Trump. Au Liban, L’Orient Le Jour n’évoque pas les éventuelles arrière-pensées du Premier ministre israélien, mais confirme que l’offre américaine pourrait inclure «une annexion d’une partie de la Cisjordanie», «de quoi enterrer définitivement la solution à deux États et provoquer une nouvelle colère palestinienne», selon le journal, qui évoque déjà «le flop du siècle». Un dessin publié par le quotidien panarabe de Londres Al Araby Al Jadeed, résume l’état d’esprit des détracteurs du plan de Donald Trump – qu’on voit serrer la main de Benyamin Netanyahou et Benny Gantz, en passant par-desus sur le corps du président palestinien Mahmoud Abbas, et sur le projet de création d’un Etat palestinien.

A la Une également ce matin, le mécontentement exprimé par le procureur de New York, qui dit regretter que le prince Andrew refuse de participer à l’enquête sur l’affaire Epstein. D’après The I, la justice et la police fédérale américaine, le FBI, ont demandé au fils de la reine Elizabeth II de témoigner sur ses relations avec Jeffrey Epstein - ce pédophile américain mort en prison avant son procès - mais n’ont toujours pas obtenu de réponse, alors que le duc d’York – qui est accusé par une femme recrutée par Epstein de l’avoir forcée à avoir des relations sexuelles avec lui alors qu’elle était mineure – avait assuré être prêt à aider les enquêteurs. «Andrew snobe le FBI sur l’enquête Epstein», titre The Daily Mirror – avec une photo du duc prise lors d’une interview télé où il avait tenté de se justifier dans l’affaire Epstein; un entretien «catastrophique», selon la presse britannique, qui avait déjà beaucoup critiqué, à ce moment-là, l’arrogance du prince Andrew.

Les quotidiens britanniques ont aussi choisi pour leur Une, comme beaucoup de journaux à travers le monde, une photo prise hier, à l’occasion du 75ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau. Cette photo, publiée notamment par The Times, est celle d’un rescapé, Igor Malickij, âgé aujourd’hui de 94 ans, lors des cérémonies qui ont eu lieu hier dans l’ancien camp de concentration et d’extermination nazi. Un survivant en larmes, revêtu d’un uniforme semblable à celui qu’il avait porté tout le long de sa détention, son numéro de prisonnier cousu dessus, le numéro 188 005.

La presse britannique, qui revient évidemment sur le Brexit, à trois jours de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. D’après The Financial Times, deux dossiers risquent de s’avérer particulièrement délicats après le Brexit, celui des services financiers et de la pêche, de nombreux pêcheurs britanniques disant craindre d’être sacrifiés, par les nouvelles réglementations, au profit de secteurs-clés des services britanniques. Des craintes que le Premier ministre Boris Johnson a tenté de désamorcer, en leur promettant d’évincer, à l’avenir, les pêcheurs européens des eaux britanniques, selon The Daily Express. Quelle que soit l’issue des négociations toujours en cours sur le sujet, je propose aux uns et aux autres de jeter un cil au Figaro, qui raconte comment des albatros, équipés de balises capables de localiser les émissions radar des bateaux et de renvoyer l’information par satellite, ont permis d’espionner la pêche illégale, d’estimer le nombre de bateaux non déclarés dans l’océan indien. Des gendarmes à plumes au-dessus de la Manche, ce serait si poétique.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.