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Poursuivi pour injure raciale, l'humoriste français Dieudonné est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir remis, en décembre 2008, "le prix de l'infréquentabilité" à l'historien révisionniste Robert Faurisson.

Poursuivi pour "injures publiques commises à l'encontre d'un groupe de personnes en raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée", l'humoriste français Dieudonné comparaît, ce mardi, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Il est accusé d'avoir organisé la remise d'un "prix de l'infréquentabilité et de l’insolence" à l'historien révisionniste Robert Faurisson, sur la scène du Zénith de Paris, le 26 décembre 2008, dans le cadre de son one-man-show intitulé "J'ai fait l'con".

Dieudonné avait alors donné l'accolade à l'universitaire, qui conteste depuis plus de 30 ans la réalité de l'Holocauste, sous des tonnerres d'applaudissements, avant de lui faire remettre son "trophée" par un technicien déguisé en déporté juif de la Shoah.

Tollé et levée de boucliers


L'événement avait provoqué un tollé dans le monde politique et associatif. La ministre de la Culture de l'époque, Christine Albanel, s'était notamment dite "consternée" par cette "provocation" qui "heurte et blesse à nouveau les mémoires".

Trois jours après le spectacle, le parquet de Paris avait, lui, décidé d'ouvrir une enquête préliminaire afin de déterminer si des délits de "contestation de crimes contre l'humanité commis au cours de la Seconde Guerre mondiale ou d'injures antisémites avaient été perpétrés".

Dieudonné de nouveau face à la justice


Ce procès intervient trois mois après les élections européennes de juin 2009, au cours desquelles l'ex-comparse d'Élie Semoun s'est une nouvelle fois servi de la scène politique pour étaler ses douteuses opinions, présentant une liste "anti-communautariste et anti-sionniste" en Ile-de-France. Cette liste avait suscité une levée de boucliers, le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant, la jugeant "antisémite", allant jusqu'à étudier la possibilité de la faire interdire.

Engagé en politique depuis plusieurs années, Dieudonné est apparu à plusieurs reprises aux côtés de Jean-Marie Le Pen, le président du parti d'extrême-droite le Front national – également parrain de l'une des fille de l'humoriste –, notamment avant la présidentielle de 2007.


Multirécidiviste


Dieudonné M'bala M'bala a déjà été condamné à plusieurs reprises pour injures raciales et diffamation. Le 26 juin 2008, la cour d'appel de Paris avait confirmé sa condamnation à 7 000 euros d’amende pour avoir assimilé la mémoire de la Shoah à de la "pornographie mémorielle".



En  novembre 2007, celle-ci l'avait également condamné pour avoir comparé les juifs à des "négriers", en 2004 dans les colonnes du "Journal du Dimanche". En février 2007, encore, Dieudonné s’était rendu coupable d'injure raciale en assimilant les juifs à une "secte" et à une "escroquerie". Et la liste ne s'arrête pas là...



De son côté, Robert Faurisson est, lui aussi, soumis à des poursuites. Plusieurs fois condamné pour négationnisme, il fait l'objet d'une nouvelle enquête judiciaire pour avoir qualifié l'Holocauste de "religion officielle" qui "continue d'abuser des millions de gens par des procédés grossiers".