logo

Inculpé pour corruption, Benjamin Netanyahu demande l'immunité au Parlement israélien

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption dans une série d'affaires et en lice pour les législatives de mars, a demandé officiellement, mercredi, l'immunité au Parlement israélien.

Benjamin Netanyahu a demandé, mercredi 1er janvier, l'immunité parlementaire au Parlement israélien. Les avocats du Premier ministre ont déposé cette demande auprès du président de la Knesset, a déclaré Ofer Golan, le porte-parole du Premier ministre israélien. En cas d'accord, cela pourrait geler pour des mois les poursuites lancées par le parquet à l'encontre de Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre israélien avait déclaré plus tôt, mercredi lors d'une conférence de presse à Jérusalem, vouloir faire cette demande "conformément à la loi", ce "afin de continuer à vous servir, pour le futur d'Israël."

Sous le coup d'une triple mise en examen, Benjamin Netanyahu a facilement remporté la semaine dernière la primaire de son parti, le Likoud, qu'il emmènera une nouvelle fois aux urnes à l'occasion des élections législatives du 2 mars, les troisièmes en l'espace d'un an.

Quatre fois Premier ministre depuis 1996, il dénonce les poursuites judiciaires le visant, affirmant qu'il s'agit d'une chasse aux sorcières orchestrée par les médias et la gauche israélienne. Il a été mis en examen le 21 novembre dernier pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires distinctes, un développement sans précédent pour un chef de gouvernement israélien en exercice.

Benjamin Netanyahu et son épouse Sara sont soupçonnés d'avoir accepté pour 265 000 dollars de cadeaux de la part du producteur hollywoodien Arnon Milchan et du magnat australien James Packer. Le Premier ministre est également soupçonné d'avoir tenté d'obtenir une couverture plus clémente de la part du Yedioth Ahronoth en proposant au propriétaire du plus grand journal israélien de faire adopter une loi défavorable à un titre concurrent.

"Netanyahu sait qu'il est coupable"

À la suite de cette annonce, son grand rival Benny Gantz n’a pas manqué de réagir : "Netanyahu sait qu'il est coupable", a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Pour l'ancien général à la tête de la formation centriste Kahol Lavan ("Bleu-Blanc"), cette demande d'immunité constitue une tentative évidente de Benjamin Netanyahu d'échapper à la justice. Le parti centriste Kahol Lavan fera tout ce qui est en son pouvoir pour "empêcher l'immunité" de Benjamin Netanyahu, a-t-il déclaré, ajoutant : "en Israël, personne n'est au-dessus de la loi."

La loi israélienne stipule que tout ministre poursuivi pénalement doit démissionner, mais cela ne s'applique pas au Premier ministre. S'il peut rester en fonction, Benjamin Netanyahu ne jouit toutefois d'aucune immunité face à la justice, d'où le fait qu'il souhaite la demander à la Knesset.

Cette demande doit en premier lieu être évaluée par une commission parlementaire. Or, comme le Parlement a été dissous en vue des élections législatives du 2 mars, la demande de Benjamin Netanyahu devra attendre l'issue du prochain scrutin avant d'être étudiée.

Une nouvelle élection pour former un gouvernement

Au terme des élections anticipées d'avril, puis de septembre, ni Benjamin Netanyahu ni Benny Gantz n'ont réussi à rallier 61 députés, seuil de la majorité parlementaire pour former un gouvernement. Le président Reuven Rivlin a donc dû confier cette tâche au Parlement lui-même, qui n'y est pas parvenu non plus, précipitant le pays vers une prochaine élection.

En décembre, Benjamin Netanyahu avait annoncé quitter ses fonctions de ministre de l'Agriculture, de la Diaspora et de la Santé, qu'il cumulait avec la fonction de Premier ministre, tout en restant chef du gouvernement. Il a nommé dimanche l'ultra-orthodoxe Yaakov Litzman au poste de ministre de la Santé.

Mais des juristes ont demandé à la Cour suprême de statuer sur le droit de Benjamin Netanyahu à recevoir du président le mandat de former un gouvernement en dépit des charges qui pèsent contre lui. Un panel de trois juges de la Cour suprême a commencé mardi à étudier cette question, indiquant que leur décision serait rendue à une date ultérieure qui n'a pas été précisée.

Avec AFP et Reuters