Le PDG de la première entreprise privée d'Algérie, Issad Rebrab, poursuivi pour infractions fiscales, bancaires et douanières, a été condamné dans la nuit de mardi à mercredi à 18 mois de prison, dont six mois fermes. Ayant déjà passé huit mois en détention provisoire, il a été libéré mercredi matin.
Issad Rebrab est sorti de prison. Le PDG du groupe Cevital, considéré comme l'homme le plus riche d'Algérie, a cependant été libéré avant l'aube mercredi 1er janvier, a constaté un photographe de l'AFP. Bien que la justice l'ait condamné dans la nuit à une peine de 18 mois de prison, dont six fermes, selon l'agence officielle APS, Issad Rebrab a pu sortir de prison car il avait déjà passé huit mois en détention provisoire.
Dans cette affaire examinée mardi par le tribunal de Sidi M'hamed, Issad Rebrab, arrêté en avril, était jugé avec deux entreprises, Evcon, une filiale du groupe Cevital, et l'établissement bancaire jordanien The Housing Bank for trade and finance (HBTF), a indiqué APS.
Ils étaient poursuivis pour "infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger", "faux et usage de faux" et "fausse déclaration douanière". La justice reprochait notamment aux prévenus la surfacturation d'équipements de purification d'eau importés par Evcon, selon APS. Le parquet avait requis un an de prison ferme.
Une amende de 10,3 millions d'euros
Issad Rebrab a également été condamné à une amende de près de 10,3 millions d'euros. Le tribunal a condamné l'entreprise Evcon à une amende de 20,7 millions d'euros, et HBTF a été condamné à une amende de de 23,7 millions d'euros.
Issad Rebrab a nié tous les faits qui lui sont reprochés, refusant de reconnaître "l'expertise réalisée sur les équipements importés de l'étranger et objet de la fausse déclaration douanière", selon l'APS.
La juge a estimé que l'expertise avait démontré une véritable valeur de ces équipements bien en-deçà de celle mentionnée dans la déclaration douanière.
Issad Rebrab, 74 ans, a fondé en 1998 le conglomérat Cevital, qui revendique 18 000 salariés sur trois continents, dans l'agroalimentaire, le BTP, la sidérurgie, la distribution, l'électronique ou encore l'électroménager.
Le magazine Forbes estime sa fortune à 3,8 milliards de dollars, la première d'Algérie et la sixième d'Afrique.
Depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression d'un mouvement de contestation populaire, la justice a ouvert des enquêtes contre plusieurs hommes d'affaires liés à l'ancien clan présidentiel.
Propriétaire en Algérie du quotidien francophone Liberté, Cevital a notamment racheté en France le groupe électroménager Brandt et le fabricant de portes et fenêtres Oxxo. Le groupe a également un important projet d'usine de traitement de l'eau dans les Ardennes (nord-est).
En Italie, Cevital avait racheté en 2015 les aciéries de Piombino avant d'être contraint par le gouvernement italien, qui l'accusait de n'avoir pas honoré ses engagements, de les céder en 2018 à l'Indien JSW Steel.
Avec AFP