Le gouvernement et les syndicats entament une semaine cruciale sur le dossier de la réforme des retraites avant les fêtes de fin d’année. À ce jour, aucun compromis ne semble se dessiner, laissant planer le spectre d’une paralysie du pays pendant les congés de Noël.
Une météo sociale agitée s'ouvre cette semaine sur la France. Le froid polaire qui persiste entre le gouvernement et les syndicats autour de la réforme des retraites pourrait durer jusqu’aux fêtes de fin d’année si aucune nouvelle concertation ne s’ouvre ces prochains jours. Au risque de paralyser tout le pays pendant les congés de Noël.
Ni le gouvernement, ni les syndicats ne semblent prêts à lâcher du lest. Chacun se renvoie la responsabilité du blocage des transports. "Si le gouvernement retire son projet et (qu')on discute sérieusement sur comment améliorer le système (...) et bien tout se passera bien. Sinon, les grévistes décideront de ce qu'ils ont à faire jeudi ou vendredi", a déclaré le numéro 1 de la CGT Philippe Martinez sur BFMTV. "La République ne peut pas subir de chantage", a rétorqué le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, sur le même plateau quelques instants après.
Quand un système est déséquilibré, quand il y a un « trou » de plusieurs milliards d’euros, qu’est ce qu’il se passe ? On va emprunter sur les marchés financiers.
Je n’ai pas envie que les pensions des Français dépendent des marchés financiers ! #retraites pic.twitter.com/nr7tWac5mb
• Lundi noir
Lundi s'annonce donc comme une nouvelle journée noire dans les transports : en plus des transports publics toujours très perturbés et des embouteillages, il faudra compter avec des opérations escargots et des blocages des routiers, à l'appel de quatre syndicats du transport et de la logistique, sur un mot d'ordre distinct. À la mi-journée, la SNCF annonçait une baisse du nombre de grévistes (11,2%) avec 61% des conducteurs en grève.
Des transporteurs routiers manifestent au rond-point d'accès à l'A10, à Meung-sur-Loire (#Loiret) https://t.co/zzBY4NlilO pic.twitter.com/yjNI4rdeAi
— République du Centre (@larep_fr) December 16, 2019• Mardi, grève encore
Mardi sera une journée de mobilisation générale. L'ensemble des syndicats appellent désormais à la grève et la manifestation, y compris les organisations réformistes, comme la CFDT, la CFTC, l'Unsa ou les étudiants de la Fage. Ces organisations sont furieuses que le Premier ministre ait maintenu une mesure d'âge dans son projet de transformation des 42 régimes de retraite existants en un système universel par points.
« Après la mobilisation exceptionnelle du 5 décembre qui a constitué un marqueur, il nous faut être plus nombreux et nombreuses en grève et dans les cortèges, le mardi 17 décembre prochain. Toutes et tous » ensemble. https://t.co/xudxyJ0qbP
— La CGT (@lacgtcommunique) December 13, 2019• La mise en place d’un "plan bis" de la SNCF
À lire : Dix choses à savoir sur le projet de réforme des retraites
Pour les fêtes, la SNCF prépare d'ores et déjà un "plan bis" en cas de prolongation de la grève des cheminots. L'entreprise ferroviaire doit informer individuellement mardi les usagers sur le maintien ou l'annulation de leur train pour le premier weekend des vacances scolaires. La directrice générale de Voyages SNCF Rachel Picard a promis d'"essayer d'accomplir des miracles" pour proposer d'autres horaires de départ en cas d'annulation. Mais la moitié des voyageurs resteraient néanmoins sur le carreau.
• De nouvelles concertations en vue ?
Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a laissé entendre qu'il était ouvert à de nouvelles concertations. De son côté, Philippe Martinez a eu le Premier ministre au téléphone jeudi soir, mais sans qu'aucun rendez-vous soit pris. Si elles ont lieu, ce ne sera sans doute pas avant la mobilisation de mardi.
• Jean-Paul Delevoye sur la sellette
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique pourrait décider de saisir la justice au sujet des révélations concernant Jean-Paul Delevoye. Le haut-commissaire aux retraites, fragilisé après la révélation de 13 mandats non déclarés, pourrait démissionner si la justice est saisie.