Déjà qualifiée pour l'Euro-2020, l'équipe de France de football a fait le nécessaire pour assurer la première place de son groupe en allant gagner en Albanie. Un succès qui devrait lui permettre d'être dans l'un des deux premiers chapeaux du tirage.
Trois jours après une difficile victoire à domicile, face à la Moldavie, les Bleus ont assuré l'essentiel : un deuxième succès de rang, sur la pelouse de l'Albanie (0-2), synonyme de première place d'un groupe H des éliminatoires de l'Euro-2020 qu'ils auront eu un mal fou à dominer.
Victoire 2-1 face à la Moldavie ! En plus de la qualification pour l'EURO 2020, les Bleus prennent la tête de leur groupe ???? #FiersdetreBleus
Inscrivez-vous dès maintenant pour pouvoir vous procurer vos billets pour l'EURO ➡ https://t.co/MJ0cifmDdg pic.twitter.com/dizB6pbdIm
Déjà qualifiés avant le match, les Français - dans un système totalement innovant avec une défense à trois mais sans Kylian Mbappé, amoindri par un virus - sont allés chercher un succès net et sans bavures, grâce à Corentin Tolisso (0-1, 8e) et Antoine Griezmann (0-2, 31e). Rassurant à sept mois de l'Euro-2020.
Car il y a du positif à tirer de cet ultime déplacement des éliminatoires pour Didier Deschamps et ses hommes, parvenus en huit minutes à refroidir le flambant neuf, et à peine homologué, stade Kombëtare et ses 22 000 fans rouge et noir grâce au premier but de Corentin Tolisso en Bleu.
Sur le plan comptable, l'objectif est rempli. Ce succès offre donc aux champions du monde la tête du groupe H, devant les Turcs. "C'est quand même mieux", selon Deschamps, déjà projeté sur le tirage au sort du 30 novembre. Cela n'assure pas un rang de tête de série aux Français - il faudrait pour cela que des rivaux comme l'Allemagne et l'Espagne calent en début de semaine -, mais il leur permet d'éviter le très dangereux "pot numéro 3", possiblement synonyme de groupe corsé en juin.
Les satisfactions sont toutefois ailleurs, plus précisément dans le jeu, après un piteux match au Stade de France jeudi, émaillé certes d'une qualification, mais surtout de déceptions offensives et de colère dans le vestiaire de la part du sélectionneur.
Mbappé malade
Est-ce cela qui a poussé "DD", pour son 100e match à la tête des Bleus, à effectuer une petite révolution tactique, en alignant pour la première fois de son mandat une improbable défense à trois ? À associer en attaque Wissam Ben Yedder et Olivier Giroud, pour pallier le forfait d'un Kylian Mbappé amoindri par un virus ? À laisser d'entrée sur le banc Benjamin Pavard et Lucas Digne, précisément les joueurs qu'il avait appréciés jeudi, pour donner sa chance au revenant Benjamin Mendy et au prometteur Léo Dubois ?
Le "centenaire" Deschamps, bien loin de la frilosité qu'on lui reproche parfois, a en tout cas trouvé la bonne formule, au moins pour cette rencontre.
Car en l'espace de 90 minutes, il est parvenu non seulement à assommer des Albanais pourtant prêts à bondir tel l'aigle bicéphale figurant sur leur drapeau, mais il a aussi permis à ses joueurs de retrouver confiance, quatre mois avant le prochain rassemblement, qui sera le dernier avant la préparation du championnat d'Europe.
Auteur d'une bourde rare ayant coûté un but contre les Moldaves jeudi, Clément Lenglet a ainsi pu reprendre sa régularité habituelle, et découvrir, par-dessus le marché, un poste d'arrière central reculé où son aisance a pesé.
Griezmann à la relance
Sur une disette de près de six mois en sélection, sa plus longue chez les Bleus en termes de matches (7), Antoine Griezmann a pu, enfin, retrouver le chemin des filets, sur un centre précis de Dubois (31 e). Tout en continuant d'être l'homme fort de l'animation offensive française, avec une nouvelle passe décisive, la septième de ces éliminatoires.
Mais ce n'est pas tout : Deschamps a permis à Tolisso, buteur, de lancer un message à son nouvel entraîneur au Hans-Dieter Flick, qui ne l'utilise pas au Bayern. Le doigt sur la bouche, l'autre sur la tempe : la célébration du milieu bavarois ne trompe pas.
Le technicien basque a aussi donné sa chance à Presnel Kimpembe, qui l'a saisie avec assurance, et offert une deuxième titularisation de suite à Giroud malgré son manque de temps de jeu en club, et le joueur de Chelsea a prouvé qu'il tenait la cadence, malgré un face-à-face raté (52e), une tentative arrêtée par Etrit Berisha (63e), et un bijou de frappe enroulée sur le poteau (72e).
Enfin, il a donné une nouvelle opportunité à Ben Yedder, peu brillant contre la Turquie en octobre (1-1). Mais le Monégasque a de nouveau manqué d'influence, et les 370 supporters français venus de l'Hexagone ont sans doute regretté l'absence de Mbappé, à qui cette formation innovante en 3-4-1-2 pourrait convenir à merveille.
Avec AFP