En Irak, la contestation populaire contre le gouvernement et la corruption continue à faire des victimes. Nos envoyés spéciaux se sont rendus à Nassiriya, où les violences ont été particulièrement meurtrières.
Dans le sud-est de l'Irak, dans la ville de Nassiriya, une famille peine à faire son deuil. Un des fils de la famille, prénommé Haïder, a perdu la vie dans les manifestations du 3 octobre dernier. Nos reporters ont pu rencontrer sa mère, employée à l'université de la ville.
Elle déplore : "Ils n'ont pas pu le sauver parce qu'il avait perdu trop de sang, la balle a traversé sa poitrine. Pourquoi est-ce qu'ils tirent à balles réelles ? Et pourquoi est-ce qu'ils ne tirent pas dans les jambes, ou en l'air pour leur faire peur ?" Le père, Ali Hussein, lui aussi employé de l'université de Nassiriya, résume : "Deux heures avant sa mort, je défendais le gouvernement ; depuis, je suis contre."
Tous les jours, les deux parents endeuillés se rendent en centre-ville de Nassiriya pour manifester ; ils refusent que leur fils soit mort en vain.
Du côté des forces de l'ordre, le général al-Koraïchi, nouvellement nommé, assure que "depuis [sa] prise de fonction, |il a] ordonné qu'on ne tire plus à balles réelles". Il promet un travail "main dans la main avec les manifestants pour que la sécurité soit assurée".
Cette logique d'apaisement contraste avec la répression au début du mouvement. Les autorités ont conscience que chaque nouveau mort alimente la colère des contestataires.