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"Que c'est triste Venise"

À la Une de la presse, ce jeudi 14 novembre : les conséquences catastrophiques des "hautes eaux" qui ont déferlé sur Venise, en Italie. Les incendies en Australie et les inquiétudes des scientifiques de l’état dans lequel les générations futures trouveront notre planète. La colère des personnels hospitaliers en France. La mort de l’icône du cyclisme français Raymond Poulidor. Et l’échappée belle d’une étoile.

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À la Une de la presse, les conséquences catastrophiques des « hautes eaux » qui déferlent sur Venise, en Italie, les plus importantes, depuis 1966.

«SOS», titre La Repubblica, avec une photo de la place Saint-Marc sous les eaux, dont la montée pourrait avoir provoqué près d’un milliard d’euros de dégâts, menaçant des centaines d’œuvres d’art. «La faute au climat et la nôtre», accuse le quotidien italien, qui annonce de nouveaux épisodes de marée haute jusqu’à demain et la décision du gouvernement de déclarer l'état d'urgence pour catastrophe naturelle. «Venise submergée par les vagues», «Venise se meurt» : d’après La Stampa, qui estime les dégâts à plusieurs centaines de millions d’euros, 80% des habitations de la ville ont été inondées.

Venise, où la polémique a déjà éclaté sur les responsabilités de cette catastrophe. «Venise se noie, le scandale du barrage» : Il Messagero dénonce l’incurie des autorités qui ont dépensé plus de 6 milliards d’euros pour le projet Mose, un ensemble de barrages conçu au milieu des années 80, supposé protéger la ville et toujours pas opérationnel, plus de 30 ans après. «La corruption a empêché que les hautes eaux soient absorbées», accuse Il Fatto Quotidiano, en faisant allusion au gigantesque scandale de corruption autour du projet Mose révélé en 2014. «Ce grand chantier, qui n’est toujours pas terminé, est incapable de faire face au changement climatique», se désole Il Manifesto, en citant la très belle chanson du Français Charles Aznavour : «Com’è triste Venezia», «Que c’est triste Venise».

Alors que Venise est submergée par les eaux, de l’autre côté de la planète, dans l’hémisphère sud, l’est de l’Australie est toujours en proie aux flammes. D’après le Huffington Post, une photo très symbolique est en train de faire le tour des réseaux sociaux australiens : l’image d’un kookaburra, un martin-pêcheur géant, oiseau mythique de la culture aborigène perché sur un arbre calciné, dans une forêt détruite par des feux de brousse particulièrement précoces et violents cette année, qui pourraient compter parmi les pires connus par le pays.

Qu’en sera-t-il dans les années qui viennent? Quel sera l’état de la planète dans laquelle vivront les générations à venir? C’est la question que se sont posée 35 institutions académiques et agences internationales, dont les conclusions font la Une du Independent. Le quotidien britannique annonce, notamment, que le changement climatique risque de provoquer «des problèmes de santé sans précédent pour les enfants nés aujourd’hui». «Sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, prévient ce rapport, la prochaine génération pourrait se retrouver confrontée à des problèmes de malnutrition sévère, d’affaiblissement des défenses immunitaires, et à un risque plus élevé de mort prématurée».

À la Une également, ce matin : la mobilisation aujourd’hui en France des personnels hospitaliers. Une grève pour obtenir un «plan d’urgence pour l’hôpital public», le personnel soignant dénonce l’effondrement du système de santé public français. «La colère déborde, l’hôpital sort de son lit», alerte L’Humanité, en accusant le gouvernement d’avoir choisi «la démission» face à des soignants qui «exigent l’ambition» dans «l’intérêt vital de toute la population». «L’hôpital public exige de grands remèdes», martèle Libération, en rappelant au gouvernement que la mobilisation des blouses blanches est très «populaire» auprès des Français, qui «tiennent (beaucoup) à leur système de soins».

Après la tribune de 70 directeurs d’hôpitaux publiée par Le Monde mettant en garde contre un possible «point de rupture irréversible» atteint par l’hôpital, Le Parisien publie, ce matin, celle de 2 000 soignants en pédiatrie qui s’alarment, eux, du manque de moyens pour les petits malades. «La crise de l’hôpital public expose les enfants à être moins bien soignés, voire à être mis en danger par l’insuffisance des moyens», alertent les signataires.

La presse française rend aussi hommage ce matin à Raymond Poulidor. L’icône du cyclisme national s’est éteinte, hier, à l’âge de 83 ans. «Poupou» en noir et blanc : L’Équipe raconte avec beaucoup de nostalgie ce «phénomène de longévité sportive», qui «sans jamais avoir porté le maillot jaune, souvent malchanceux, (fut) le symbole d’une France qui se reconnaissait dans cet éternel second» : la France du général de Gaulle et de Georges Pompidou, celle des années 60, des chanteurs yé-yé et des débuts de Johnny Hallyday. «Avec sa mine resplendissante de paysan limousin, Raymond Poulidor n’était pas seulement une force de la nature, il était le symbole d’une certaine France». Poupou à jamais «premier dans nos cœurs», salue Le Parisien, saisi lui aussi par «une bouffée de nostalgie».

Avant de vous quitter, je vous propose de jeter un cil à Courrier International qui rapporte qu’une équipe d’astronomes australiens a repéré une étoile sortant de la Voie lactée à plus de 6 millions de km/h, soit 1 700 km par seconde, “après sa rencontre avec le trou noir supermassif situé au cœur de notre galaxie”. D’après ces scientifiques, cette étoile se déplace si vite qu’elle sortira complètement de notre Voie lactée dans une centaine d’années, pour passer ensuite le reste de sa vie d’étoile à errer, seule, dans l’espace intergalactique. Quelle incroyable échappée.

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