
Des dizaines de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal ont attaqué, mardi, le principal site de rassemblement des manifestants libanais dans le centre de Beyrouth. Ils ont par ailleurs molesté des protestataires présents sur place.
Des assaillants armés de bâtons ont lancé une attaque, mardi 29 octobre, dans le centre de Beyrouth, contre les manifestants libanais et leur principal site de rassemblement. Un signe des tensions grandissantes dans le pays du Cèdre, théâtre, depuis le 17 octobre, d'un soulèvement sans précédent contre la classe politique.
Des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, identifiés comme tels par les médias locaux, ont notamment affronté des manifestants qui bloquaient certains axes de la capitale, avant de détruire et d’incendier les tentes montées sur la place des Martyrs, épicentre du soulèvement populaire.
Hezbollah/Amal supporters setting the tents in Martyrs Square on fire earlier today pic.twitter.com/NMdaqArVNM
Timour Azhari (@timourazhari) October 29, 2019Les assaillants ont notamment pris des chaises pour projectiles et attaqué avec des bâtons les manifestants qui n'avaient pas fui à leur approche.
Les forces de l'ordre, qui ont reçu pour instruction de ne pas recourir à la force, se sont efforcées de s’interposer entre les deux camps. L'armée s’est, elle, fortement déployée dans le centre-ville de Beyrouth pour prévenir de nouveaux heurts.
Sur le plan politique, l’impasse reste totale. Le Premier ministre Saad Hariri doit s'exprimer mardi devant la presse à 15 h, heure française (16 h locales), ont annoncé ses services, alors que des médias ont fait état d'une démission imminente après bientôt deux semaines d'un soulèvement populaire sans précédent. Une telle initiative du chef du gouvernement irait à l'encontre des préconisations de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, membre de sa coalition gouvernementale.
La rue réclame la démission du gouvernement
Le Premier ministre avait annoncé la semaine dernière une série de mesures destinées à calmer la colère des manifestants, notamment en s'attaquant à la corruption et en proposant de mettre en œuvre des réformes économiques longtemps repoussées.
Des mesures jugées tardives par les manifestants qui réclament la démission du gouvernement et le départ de l’ensemble de la classe dirigeante, qu’ils jugent corrompue.
Avec AFP et Reuters