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Liban : plusieurs blessés dans des heurts avec l'armée, le Premier ministre réclame une "enquête"

La contestation s'est poursuivie samedi au Liban, pour le dixième jour consécutif. Le Premier ministre a demandé une "enquête immédiate" après qu'au moins six personnes ont été blessées dans des affrontements avec l'armée.

Le Liban de nouveau paralysé. Les manifestations antigouvernementales se sont poursuivies, samedi   26   octobre, contrant les efforts de l'armée visant à débloquer les routes du pays au dixième jour du mouvement de contestation.

Au moins six personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, dans des heurts entre des manifestants et l'armée, à Beddaoui, près de la ville de Tripoli, dans le nord du pays.

L'armée libanaise a affirmé dans un communiqué que les manifestants avaient "jeté des pierres et lancé des pétards" sur les soldats. "L'armée a alors été contrainte de tirer en l'air (...) des balles en caoutchouc", a-t-elle précisé, faisant état de "blessés" parmi les manifestants et les soldats.

"Enquête immédiate"

En début de journée, responsables militaires et forces de sécurité s'étaient concertés pour trouver le moyen de rouvrir les artères principales à la circulation tout en "assurant la sécurité des manifestants".

Des manifestants qui ont coupé les routes avec des barrières et organisé des sit-in pour demander la démission du gouvernement, accusant la classe politique de corruption et de mauvaise gestion des finances publiques, et la jugeant responsable de la pire crise économique depuis la guerre civile   (1975-1990).

Après les affrontements de samedi, le Premier ministre, Saad Hariri, a appelé à une "enquête immédiate" lors d'un entretien téléphonique avec le commandant en chef de l'armée, selon son bureau de presse. "Il a insisté sur la nécessité de respecter la liberté d'expression pacifique."

"Nous ne quitterons pas la rue"

Dans la soirée, un rassemblement regroupant des milliers de personnes se poursuivait sans incident à Tripoli, ainsi qu'à Beyrouth et dans plusieurs autres villes.

"Nous ne quitterons pas la rue car c'est la seule carte que les gens peuvent utiliser pour faire pression", a déclaré Yehya al-Tannir, manifestant présent sur un pont de la capitale où ont été dressées des barricades. "Nous ne partirons pas tant que nos demandes ne seront pas satisfaites."

Le train de réformes d'urgence, annoncé dans la semaine par le gouvernement, n'a pas calmé l'ardeur des protestataires. Des soldats et des membres de la police antiémeute ont été déployés sur les routes principales du pays.

Vendredi, le chef du puissant mouvement Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde contre une nouvelle guerre civile au Liban, appelant ses partisans à ne pas prendre part aux manifestations.

Avec Reuters