Au Chili, malgré les tentatives du président d'apaiser la rue, les manifestations se poursuivent après l'appel à grève des syndicats, mercredi et jeudi. Le bilan de la crise qui dure depuis une semaine s'est alourdi à 18 morts, dont un enfant.
Le mouvement de contestaion ne faiblit pas au Chili, où des milliers de personnes manifestaient à Santiago et dans d'autres villes mercredi 23 octobre. Les organisations syndicales ont appelé à une grève générale, malgré les mesures proposées mardi par le président Sebastian Pinera pour tenter de calmer la rue.
"VIVE LA GREVE ! Nous le disons fort et clair : assez des hausses de prix et des abus !", avait tweeté mardi soir la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), principale confédération syndicale du pays.
Avec une vingtaine d'autres organisations de travailleurs et d'étudiants, elle condamne la décision présidentielle d'imposer l'état d'urgence à la majeure partie du pays, de recourir au couvre-feu et de faire intervenir les forces armées.
Quelque 20 000 militaires et policiers ont été déployés dans le pays, pour la première fois depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).
???? Camiones con militares recorren la calles de Santiago. Esta foto corresponde a Plaza Baquedano. pic.twitter.com/UGvDQ0jFw5
Agricultura (@AgriculturaFM) 19 de octubre de 2019"Nous demandons au gouvernement de restaurer l'ordre institutionnel démocratique, ce qui signifie en premier lieu l'abandon de l'état d'urgence et le retour des militaires dans leurs casernes", estiment les syndicats dans un communiqué diffusé mardi.
18 morts, dont un enfant
Depuis plus d’une semaine et l'annonce d'une hausse du prix du ticket de métro, la violente crise sociale a fait 18 morts, dont un enfant de 4 ans. Mercredi, le ministère de l’Interieur a annoncé la mort d'un enfant et d’un adulte lorsqu’un automobiliste ivre a foncé dans un groupe de manifestants, tandis qu'une autre personne est morte après avoir été, selon sa famille, frappée par la police.
Mardi, Sebastian Pinera avait demandé "pardon" à ses compatriotes et proposé des mesures comme l'augmentation de 20 % du minimum retraite et le gel des tarifs de l'électricité ou une hausse du salaire minimum.
Mais les syndicalistes exigent du gouvernement un agenda social préparé en commun pour servir de base à une sortie définitive de la crise.
À Santiago, sous état d’urgence avec une dizaine d’autres villes, la manifestation partira de la Plaza Italia au cœur de la capitale, où des centaines de milliers de Chiliens manifestent depuis vendredi.
Avec AFP