Si la France est en quarts de finale, elle le doit en bonne partie à son ailier d'origine fidjienne, Alivereti Raka. Il a livré une prestation de premier plan face aux Tonga (23-21), dimanche, pour sa quatrième sélection chez les Bleus.
Pour l'organisation World Rugby, qui en a fait son homme du match après la rencontre gagnée par les Bleus face aux Tonga (23-21), Raka a représenté un véritable "cauchemar" aux yeux des défenseurs adverses.
A complete nightmare to defend against, the powerful Alivereti Raka was the @Mastercard Player of the Match for #FRAvTGA
13 carries (#1)
142 metres (#1)
One try#POTM #StartSomethingPriceless #RWC2019 pic.twitter.com/XCOVioxitJ
Avec ses crochets dévastateurs et son instinct de finisseur, Alivereti Raka (1,89 m, 96 kg), décevant depuis son arrivée sur la scène internationale, s'est rattrapé, dimanche, à Kumamoto.
"Les ailiers fidjiens sont extraordinaires", a salué le sélectionneur tongien Toutai Kefu. "Nous savions qu'il était une menace mais nous aurions dû plus le surveiller, être plus connectés en défense."
Le Clermontois de 24 ans s'est montré décisif sur les deux essais français. D'abord avec un crochet intérieur pour éliminer deux défenseurs avant de servir Virimi Vakatawa sur son intérieur (6e). Ensuite avec un coup de pied à suivre pour lui-même qui lui permet de déborder Cooper Vuna et d'aplatir (32e).
Le joueur de l'ASM, qui a parcouru 142 m ballon en main, a été dangereux sur quasiment tous ses ballons et a failli marquer un deuxième essai sur un exploit personnel (coup de pied à suivre repris en pleine course, 66e).
Trois essais en quatre matches
Le bilan de ce néo-international, qui a découvert le XV de France début juillet lors de la préparation estivale, est cette fois amplement positif. Contrairement à sa prestation face à l'Écosse, fin août, à Edimburg, marquée par la défaite des Bleus (17-14) où, pénalisé à trois reprises, il avait commis deux en-avants sans parvenir à faire la différence en attaque.
Et surtout contrairement à celle de mercredi face aux États-Unis (33-9), où il a eu toutes les peines du monde à maîtriser le ballon rendu glissant par l'humidité, multipliant les maladresses, mais aussi les attaquants adverses (2 plaquages ratés pour 1 seul réussi).
Jacques Brunel l'a maintenu titulaire contre les Tonga afin de lui réaffirmer sa "confiance" après cette "performance mitigée". "Ce n'est pas une dernière carte, c'était prévu de longue date, mais le fait de rejouer va lui faire du bien", avait anticipé le sélectionneur, inspiré sur le coup.
Le staff lui a répété depuis juillet qu'il devait sortir de sa zone et se proposer ailleurs. Raka est encore en rodage mais beaucoup d'ailiers aimeraient avoir inscrit 3 essais en 4 matches... Presque neuf mois après la remise officielle de son passeport français, il a réussi son intégration chez les Bleus.
"Tout le monde l'a enterré cette semaine parce que vous êtes habitués à ce qu'il traverse le terrain et quand il ne le traverse pas, il est critiqué", a commenté Damian Penaud, son coéquipier à l'ASM, ajoutant : "Personne ne doute des capacités et du talent de Raka. Il a fait un grand match et fortement contribué à la victoire." Le "phénomène", selon le mot du trois-quart centre Sofiane Guitoune, est en marche.
Avec AFP